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Les « médecines alternatives » peuvent-elles gagner en crédibilité avec des « études de faisabilité » ? C’est le détour qu’utilisent plusieurs, sans grand succès.

En science, une étude de faisabilité, ou étude pilote, c’est une étude qui vise à explorer un domaine émergent dans le but d’évaluer les obstacles susceptibles de se présenter lors d’une étude de plus longue haleine. En général, cela signifie une étude sur un petit groupe de gens, à partir de laquelle on cherche à évaluer le temps et les coûts nécessaires à chaque test, les méthodes et leur acceptabilité par les participants, les technologies ou les questionnaires s’il y a lieu… Sauf que ce qu’on constate, c’est qu’à partir de ce projet, des chercheurs vont parfois publier des « résultats » et leur donner une importance qu’ils n’ont pas, compte tenu de la petitesse du groupe étudié et des objectifs initiaux de l’étude.

Qui plus est, il leur est aujourd’hui facile de trouver des revues scientifiques peu connues et peu crédibles, mais prêtes à publier ces résultats. Ce qui leur donne une visibilité et permet aux relations publiques de leur institution d’en faire un communiqué qui gonfle encore un peu plus le tout. « Ces études polluent la littérature médicale » tranche le médecin et blogueur allemand Edzard Ernst — grand pourfendeur des médecines alternatives. Elles « trompent des gens qui ne peuvent pas ou ne veulent pas voir au-delà de l’écran de fumée » — avec l’aide des structures académiques encadrant la recherche, qui privilégient le fait de publier le plus souvent et le plus vite possible.

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