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Votre espérance de vie se réduit-elle avec votre porte-monnaie ? C’est en substance la question posée par une étude publiée le 3 avril dans le journal de l’American Medical Association. Les données proviennent d’une cohorte américaine de 8 714 personnes âgées de 51 ans et plus, et suivie bisannuellement pendant 20 ans. La conclusion : oui, une baisse soudaine du niveau de vie serait un facteur de mortalité.

La chercheuse Lindsay Pool, de l’École de médecine Feinberg à Chicago, et ses collègues de l’Université du Michigan, ont défini le niveau de vie en soustrayant les dettes aux salaires, biens immobiliers, investissements et entreprises. Pour être dans une situation de wealth shock, ou choc de richesse, ce niveau de vie devait chuter d’au moins 75 % entre deux sondages, donc en moins de deux ans.

L’étude conclut que les personnes ayant subi un ou plusieurs de ces chocs (2 430 membres de la cohorte) avaient un risque de mortalité 50% plus élevé que ceux bénéficiant d’une stabilité financière. Ces observations statistiques sont indépendantes du niveau de vie initial, soulignent les auteurs. Ils avancent pour explication, outre le stress propre à ces wealth shocks, une probable réduction des dépenses de santé suite au traumatisme, à un âge où elles sont le plus nécessaires et où les possibilités pour se reconstituer un capital sont réduites.

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À noter que ce risque est moindre que chez les personnes en état de précarité financière chronique: 749 personnes du panel étaient dans cette situation durant les deux décennies du suivi. Autrement dit, si perdre la majeure partie de ses biens a un impact sur la santé, vivre au quotidien en situation de précarité a un impact encore plus grand.

« L’interprétation des résultats peut avoir des restrictions liées à la période ou à la cohorte » tempèrent les chercheurs, malgré les ajustements statistiques apportés pour prendre en compte les situations personnelles et les fluctuations de l’économie.

Laurent Rigaux

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