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Être climatosceptique signifie qu’on a davantage de chances d’être politiquement de droite, et d’être adepte d’une ou de plusieurs théories du complot : on a déjà pu apprendre cela de plusieurs études sociologiques depuis une dizaine d’années. Toutefois, la majeure partie de ces études a été réalisée aux États-Unis : qu’en est-il ailleurs ?

Une analyse cette fois de textes parus dans 25 pays permet de renforcer l’idée que le déni des changements climatiques est plus prononcé aux États-Unis qu’ailleurs, mais aussi que — ceci expliquant peut-être cela — la corrélation entre climatoscepticisme et idéologie politique semble plus prononcée aux États-Unis qu’ailleurs. Ceci suggère, lit-on dans cette étude parue le 7 mai dans Nature Climate Change, « qu’il existe une culture politique aux États-Unis qui offre un appui particulièrement fort aux citoyens désireux de mesurer la science du climat à travers leur vision du monde ». À l’inverse, la réalité des 24 autres pays suggère que le lien entre une idéologie conservatrice et le rejet de la science du climat n’est pas aussi fort qu’on le soupçonne généralement — et qu’en conséquence, il existe plus de possibilités de dialogues entre la gauche et la droite sur ces questions.

À titre d’exemple, les auteurs rappellent que même si une idéologie de droite est caractérisée par un désir de limiter au maximum l’intervention du gouvernement dans la vie quotidienne, autant la gauche que la droite, y compris aux États-Unis, ont fait front commun dans les années 1970 et 1980, pour interdire les chlorofluorocarbones (CFC), responsables des dommages à la couche d’ozone. L’industrie chimique était pourtant contre une telle réglementation. Mais son lobby n’est jamais parvenu à faire lever une opposition, même au sein de la droite.

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En fait, s’il existe une corrélation, elle pourrait être du côté de la consommation d’énergies fossiles. Les pays qui en sont les plus dépendants — États-Unis, Canada, Australie, Brésil — sont aussi ceux où l’on sent la plus forte corrélation entre idéologie de droite et climatoscepticisme. Faudrait-il suggérer aux sociologues d’analyser plus en profondeur la force des lobbys pétroliers dans ces pays, ou bien la crainte de leurs citoyens de perdre quelque chose ?

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