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L’Antarctique s’est invitée dans l’actualité cette semaine, avec une étude affirmant que ses glaces fondent trois fois plus vite depuis 2012. Mais comment les scientifiques peuvent-ils bien mesurer la fonte des glaces à l’échelle d’un continent sur lequel personne ne vit ?

Le fait que ce soit un continent permet justement une première méthode de calcul : il est suffisamment massif pour qu’on puisse le « peser » depuis l’orbite, ou plus exactement, mesurer son influence gravitationnelle. Celle-ci s’accroît légèrement avec les accumulations de neige en hiver et diminue légèrement en été. La différence entre les deux mesures, effectuées par la paire de satellites germano-américains GRACE, fournit une idée approximative de ce qui est gagné ou perdu, d’une année à l’autre.

La deuxième méthode consiste, également depuis l’orbite, à faire ricocher des rayons laser sur la surface glacée de l’Antarctique. On peut ainsi mesurer les variations de hauteur du couvert de neige ou de glace, et là encore, découvrir si des tendances à la baisse se dégagent davantage dans certaines régions.

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La troisième méthode consiste à mesurer le mouvement des glaciers, par exemple avec l’aide des GPS. Leur vitesse de déplacement peut en apprendre beaucoup sur les variations de leur poids et sur les transformations de la surface sur laquelle ils « glissent ».

Chacune de ces méthodes, prise isolément, serait insuffisante ; combinées, elles permettent d’avoir le portrait le plus précis jamais obtenu de la fonte des glaces de l’Antarctique. C’est ce portrait, dont plusieurs médias ont parlé cette semaine, qui permet d’affirmer que la situation là-bas est non seulement anormale — mais que les anomalies, en plus, semblent s’accumuler à un rythme plus grand ces dernières années. L’étude, signée par 84 scientifiques de 44 institutions, est parue le 13 juin dans Nature.

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