AVC

L'accident vasculaire cérébral (AVC) est l'une des premières causes de décès, d'invalidité et de maladie au pays. Chaque année, 62 000 Canadiens en sont victimes et on estime que 405 000 personnes vivent avec les conséquences d'un AVC. Toutefois, malgré les efforts de sensibilisation des dernières années, l'AVC reste encore méconnu et fait l'objet de nombreux mythes. Le Détecteur de rumeurs en déboulonne six.


Cet article fait partie de la rubrique du Détecteur de rumeurscliquez ici pour accéder aux autres textes.


Crise cardiaque et AVC sont la même chose : FAUX

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Plusieurs personnes confondent crise cardiaque et AVC. Or, un accident vasculaire cérébral (AVC), c’est une perte soudaine des fonctions cérébrales. « En Occident, 90 % des AVC sont dus à un caillot qui bloque un vaisseau sanguin alimentant le cerveau (AVC ischémique), le 10 % restant est causé par la rupture d'une artère (AVC hémorragique) », explique le Dr Alexandre Poppe, neurologue vasculaire au CHUM.

On reconnaît un AVC aux symptômes suivants : le visage affaissé, une incapacité à lever les deux bras normalement et un trouble de la parole. Dès l'apparition des symptômes, la personne doit être menée à l'hôpital.

L’AVC touche seulement les personnes âgées : FAUX

Un quart des Canadiens ayant eu un AVC ont moins de 65 ans. Certes, les facteurs de risque comme l’hypertension, l'hypercholestérolémie et la fibrillation auriculaire augmentent avec l'âge. Toutefois, les jeunes ne sont pas épargnés et ils sont même de plus en plus nombreux à avoir des AVC. « Au Canada, la proportion de jeunes qui en sont victimes a augmenté, depuis 30 ans. Aujourd'hui, entre 10 et 15 % des victimes d'AVC ont moins de 50 ans en raison de la croissance des maladies chroniques comme l'obésité et le diabète », précise le Dr Poppe.

Les femmes sont moins nombreuses à en mourir : FAUX

En fait, 59 % de tous les cas d’AVC mortels au Canada touchent des femmes. « C'est en grande partie parce que les femmes vivent plus longtemps que les hommes. De plus, avoir un AVC à un âge plus avancé, alors qu'on est déjà malade et fragile, augmente les risques d'en mourir », ajoute le Dr Poppe.

On ne peut pas prévenir l'AVC : FAUX

L'étude INTERSTROKE, publiée en 2016, concluait que 90 % des cas d’AVC sont reliés à 10 facteurs de risques sur lesquels on peut agir de manière préventive. Par exemple l'hypertension, le premier facteur de risque. C'est une maladie qu'on peut prévenir ou renverser avec une diète adaptée, ou traiter avec des médicaments. En matière de prévention, le message est simple : il faut manger sainement, faire de l'exercice régulièrement, maintenir un poids santé et cesser de fumer.

Il n'est pas nécessaire d'intervenir si les symptômes disparaissent : FAUX

Certaines personnes font un mini-AVC, appelé accident ischémique transitoire (AIT), causé par un caillot qui bloque temporairement une artère. Dans ce cas, les symptômes peuvent durer à peine quelques minutes. Même si les symptômes disparaissent rapidement, il s'agit d'un avertissement sérieux, souvent précurseur d'un AVC plus grave qui pourrait survenir dans les semaines qui suivent. C'est pourquoi il faut se rendre rapidement à l'urgence pour y recevoir des soins médicaux appropriés.

Il n'y a pas de traitement efficace à l'AVC : FAUX

Contrairement à la croyance générale, on peut traiter l'AVC et même renverser les dommages si on agit rapidement. « Dans les 4 heures 30 qui suivent un AVC, on peut faire une thrombolyse qui consiste à administrer un médicament par intraveineuse, qui détruit le caillot », explique le Dr Poppe. Depuis 2015, on peut aussi faire une thrombectomie, qui consiste à retirer physiquement le caillot de sang qui obstrue l'artère.

 

Je donne