dsc_1200.jpg
C’est enfin le temps des morilles! Mais comment faire pour en trouver? Voici une capsule de l’Association pour la commercialisation des champignons forestiers qui vous aidera à récolter ces petits délices de nos forêts.

La morille conique est présente sur tout le territoire du Québec, autant dans la forêt feuillue que dans la forêt boréale. Contrairement aux morilles de feu qui sont associées aux peuplements de bois résineux, principalement le pin gris, les morilles coniques peuvent se retrouver dans tous les types de bois feuillus, les pelouses ou les plates-bandes de fleurs, et ce dans tous les types de sol, autant en sol argileux que sableux, à la condition que ces sols soient bien drainés.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Nous avons effectué nos meilleures cueillettes sur des terrains sableux sous des cerisiers de Pennsylvanie en fleurs; un peu de temps, une personne pouvait en ramasser plusieurs kg, mais ceci ne s’est produit une seule année (en 2000) et par la suite plus rien. À cet endroit, l’humus avait été enlevé et la couche de matière organique était très mince.

En terrain sableux, le sol se réchauffe plus rapidement qu’en terrain argileux où la récolte s’effectue de 7 à 10 jours plus tard; dans cet habitat, sous les peupliers faux-trembles et les saules, nous avons effectué également de bonnes récoltes et les fructifications étaient de plus grande taille (2 à 4 fois plus lourdes). Nous avons également récolté des morilles coniques sous des peupliers baumier, mais ce n’est pas sous ces arbres que nous avons effectué nos meilleures cueillettes.

Nous avons pu voir des morilles fructifier sur plusieurs pelouses et dans des plates-bandes de fleurs. À Ottawa, on a construit un boulevard, et, les années suivantes, des morilles ont fructifié dans le terre-plein séparent les voies de circulation. À Authier en Abitibi, nous en avons trouvé dans le concassé d’un ancien stationnement de la voirie. À Béarn au Témiscamingue, nous en avons trouvé dans le gravier pierreux du talus d’un pont où s’était implanté une petite colonie de cerisiers de Pennsylvanie.

Le plus difficile, c’est de trouver sa première morille et de se faire l’oeil. Les chances sont bonnes pour qu’on en écrase plusieurs avant d’en apercevoir une. Sauf exception, les talles de morilles s’établissent pour plusieurs années au même endroit et fructifient année après année, surtout s’il s’agit d’un sol organique épais et bien drainé. Lorsqu’on connaît plusieurs talles, on s’aperçoit que certaines fructifient plusieurs jours avant les autres; elles deviennent alors les talles témoins signalant le début de la cueillette. Celle-ci s’effectue généralement en trois temps sur une période de 10 jours. Une morille conique va peser entre 15 et 30 grammes; il en faut plusieurs pour 1 kg.

L’ennemi numéro un des morilles, c’est la chaleur. En début de fructification, si la température monte à 30 °C pendant deux jours, les primordiums meurent et les morilles en développement se dessèchent et meurent. La saison est terminée et on se dit à l’an prochain. Si les morilles poussent sur une pelouse, on peut sauver la mise en les arrosant. Par temps chaud, on constate également que les morilles en croissance sont froides, car elles évaporent beaucoup d’eau pour maintenir leur température et se refroidir.

Faites-nous part de vos cueillettes et surtout des habitats où vous les aurez trouvées.

Bonne cueillette!

Fernand Miron, biologiste Anita Royer, technicienne

Je donne