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Recul au Canada, avancée en Grande-Bretagne?

Il se passe des événements intéressants en Grande-Bretagne. Le Ministre de la santé, interpellé en chambre par une députée qui est aussi médecin de famille, a accepté de rencontrer des chercheurs qui viennent de publier une lettre ouverte sur la question des données "manquantes" des essais cliniques de médicaments. Certains de ces chercheurs militent depuis longtemps pour l'accès public à toutes les données issues des essais cliniques, y compris celles qui montrent des effets secondaires indésirables graves. Ben Goldacre vient de publier à ce sujet Bad Pharma (ou comment les compagnies pharmaceutiques trompent les médecins et nuisent aux patients).

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Est-ce qu'un projet de loi sur l'accès aux données cliniques intégral arrivera ainsi à l'ordre du jour du gouvernement britannique? On le souhaite. Au Canada, ce sujet est aussi dans l'actualité et l'avancée timide de Santé Canada sur le sujet est loin de convaincre les observateurs, surtout lorsqu'on découvre que cette instance chargée de protéger la santé de la population néglige de traiter les rapports d'effets secondaires indésirables qu'on lui transmet. Ici aussi, un accès public aux données obligerait peut-être Santé Canada à analyser ces rapports...

Mais les rapports entre les chercheurs et les politiciens ne sont pas toujours aussi, disons, "positifs". Au Québec et au Canada, nombreux sont les observateurs qui critiquent amèrement les décisions du gouvernement Harper en matière de recherche scientifique. Le choix des institutions à qui il retire du financement public semble conduire inéluctablement à la destruction de tout un pan de la recherche scientifique critique, notamment en environnement, au profit de la consolidation d'une science qui "rapporte", rentable. Mais certains se trompent de cible quand ils attribuent le fossé apparemment croissant entre les décisions politiques et les avis scientifiques aux insuffisances de politiciens trop pressés ou démagogues plutôt qu'à leurs choix politiques.

La science propose, la politique dispose et c'est pour ça que l'une n'est pas l'autre. Cependant, selon les choix des politiciens ou des chercheurs, le fossé peut se creuser ou se combler.

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