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Dans un récent article sur l’utilisation de Twitter par les scientifiques, je me posais la question de savoir si leur présence sur ce réseau social était intéressante pour les journalistes d’une part, et pour le grand public d’autre part.

Il semble évident que les scientifiques trouvent bien des avantages à se suivre mutuellement, pour partager des informations et rester alerte sur leur propre communauté. Cependant, il semble que les journalistes aient peu d’intérêt à suivre des scientifiques, et que le grand public ne soit pas forcément au rendez-vous.

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Les journalistes manquent de temps

Pour Pascal Lapointe, rédacteur en chef de l’Agence Science-Presse, «Le journaliste utilisera en priorité Twitter comme outil de revue de presse. Donc, les magazines, mais aussi des gens qui eux-mêmes signalent des lectures intéressantes». Selon lui il pourrait être intéressant de suivre des scientifiques mais seulement ceux «qui font part de leurs lectures davantage que ceux qui parlent de l’état d’avancement de leurs travaux. Pour la raison, malheureusement, qu’il y a des milliers de travaux intéressants en cours, qu’on ne peut pas tout suivre, et qu’on peut être prévenu à l’avance des choses très importantes par d’autres canaux. Bien sûr, je peux aussi imaginer un journaliste qui sait que quelque chose d’important se prépare dans tel ou tel centre de recherche, et qui en suit pour cette raison quelqu’un à l’intérieur. Mais en général, les journées n’ont que 24 heures…».

Même avis du côté de Pierre Barthélémy, journaliste scientifique et blogueur au monde.fr. Pour les journalistes, il n’est pas certain que la présence des chercheurs sur Twitter soit vraiment intéressante: la veille est déjà surchargée et les outils chronophages. Ce n’est pas productif pour les journalistes de suivre des chercheurs, d’autant plus qu’ils sont très spécialisés.

Le grand public est peut-être ailleurs

Sylvain Deville, dans sa récente tribune, évoquait la nécessité de rejoindre le public, demandeur d’informations, et qui est en droit de savoir ce que fait la recherche financée par le l’argent public. Cependant, Twitter est souvent décrit comme un média social «de niche», plutôt prisé par les journalistes, les célébrités, ou les addicts d’actualité.

Une initiative du Guardian avait cependant retenue mon attention il y a quelques temps: les Friday Challenge, qui invitaient les scientifiques à partager leurs meilleures blagues, ou encore à montrer leurs environnements de travail, et qui semblaient vouloir intéresser le grand public, pour faire sortir la science des labos.

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