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La majorité des vaccins sont administrés de manière à prévenir une maladie. Mais, ils peuvent également servir dans des cas d’épidémie. Des chercheurs canadiens ont même développé un vaccin très prometteur contre le virus Ebola.

Gary P. Kobinger est parmi les scientifiques du laboratoire national de microbiologie de Winnipeg de l’Agence de la santé publique du Canada qui ont travaillé à mettre au point le vaccin contre l’infection qui a fait des ravages sans précédent en Afrique de l’Ouest, en 2014.

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Habitué de travailler dans un habit de type « scaphandre » dans un des deux seuls laboratoires de niveau 4 au pays, manipulant quotidiennement des bactéries multirésistantes et d’autres agents infectieux dont on entend peu parler, Gary P. Kobinger a été appelé à se rendre en Afrique l’année dernière.

Le chercheur est récemment venu raconter son expérience sur le terrain lors d’une conférence au Musée Armand-Frappier, dans le cadre de la Quinzaine des sciences du Collège Montmorency.

Quand l’épidémie accélère la recherche

La recherche sur l’élaboration d’un vaccin contre le virus Ebola remonte aux années 1980. « Mais puisqu’il ne s’agissait pas d’un problème de santé publique, ça avançait très lentement. Avant 2014, nous n’étions qu’un petit groupe à travailler avec ce virus », explique Gary P. Kobinger.

En effet, l’intérêt envers cette infection d’origine animale a monté en flèche l’année dernière. On estime que l’épidémie a généré plus de 28 000 cas d’infection causant près de 11 000 décès, du jamais vu depuis la découverte du virus en 1976.

« C’était également la première fois qu’on voyait des cas d’Ebola à l’extérieur de l’Afrique et que l’on voyait des médecins venant de l’extérieur être infectés sur le terrain », raconte le scientifique.

Le périple en Afrique fut difficile, confie le spécialiste des agents pathogènes : « Des facteurs culturels ont contribué à la propagation du virus, notamment en ce qui concerne les rituels entourant la mort. Nous devions aussi gérer la logistique sur le terrain tout en répondant aux questions des médias. Malgré tout, nous avons réussi à faire des avancés incroyables au niveau de la recherche en développant notamment un vaccin expérimental. »

En août 2014, le gouvernement du Canada a fait don du vaccin à l’Organisation mondiale de la santé. Les résultats d’essais cliniques, publiés cet été, démontrent jusqu’à présent que le vaccin est très efficace.

Marie-Eve Cloutier — Agence Science-Presse

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