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Le Musée de paléontologie et de l’évolution nous dévoile sa toute nouvelle exposition Le Québec, une mer de fossiles à la Maison de la culture de Pointe-aux-Trembles. Plus de 200 spécimens fossiles nous plongent au cœur d’un Québec tropical lointain. 

Imaginez le Québec bordé par un récif corallien, recouvert d’une mer chaude peu profonde où s’épanouit une riche biodiversité aquatique tropicale. Ce n’est pas un scénario futuriste, mais le Québec tel qu’il était il y a 450 millions d’années, alors qu’il se trouvait près de l’équateur. Pour Ha-Loan Phan, coprésidente du musée, « la paléontologie est un véritable voyage dans le temps, on découvre notre province comme si on plongeait dans les Caraïbes ! »

Retour vers le passé

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L’exposition Le Québec, une mer de fossiles nous transporte dans l’Ordovicien, une ère géologique précédant de longtemps celle des dinosaures, où la végétation terrestre n’existait pas encore. Difficile de se représenter à quoi ressemblait notre belle province à cette époque. Heureusement, la nature nous a laissé des preuves de l’existence des espèces qui peuplaient notre planète : les fossiles. Le Québec regorge de sites paléontologiques. « De Montréal à l’ile d’Anticosti, en passant par le Témiscamingue, les fossiles se cachent partout », nous apprend Alexandre Guertin-Pasquier, coprésident du musée.

Vedettes de l’Ordovicien

À cette époque, coraux, étoiles de mer, oursins, mollusques, lis de mer, éponges et tant d’autres créatures plus fascinantes les unes que les autres peuplaient les fonds marins. Les géants de l’Ordovicien, tel que le plus gros trilobite au monde — qui mesure plus de 70 cm —, fascinent le directeur général du musée Mario Cournoyer. « Cet ancêtre des crustacés s’appelle Isotelus rex, ce qui veut dire “roi des trilobites”. C’est le Mickael Jackson des trilobites tellement il est célèbre ! » s’amuse-t-il à comparer.

Trilobite de 70 cm, Musée de paléontologie et de l’évolution
Trilobite de 70 cm, Musée de paléontologie et de l’évolution - © Fanny Rohrbacher

 

Parmi les autres géants de l’exposition, le scorpion des mers et le nautile sont tout aussi impressionnants. Le nautile, qui ressemblait à un calmar dans une coquille protectrice droite, pouvait mesurer jusqu’à 10 mètres de longueur. Saviez-vous que le siphon qui traversait toute sa coquille lui permettait d’ajuster sa flottabilité ? Quand il se remplissait d’air, cela lui permettait de flotter, et d’eau de couler.

Les fossiles au quotidien

Dans notre quotidien, on retrouve de nombreuses formations rocheuses riches en fossiles qui proviennent du territoire des Basses-Terres du Saint-Laurent. Par exemple, certaines de ces formations, telles que le Potsdam ou le Beekmantown, peuvent accumuler des réserves d’eau potable et devenir des sources d’eau minérale embouteillée. Les schistes d’Utica, quant à eux, sont le groupe géologique privilégié des forages exploratoires pour le gaz de schiste. En effet, à l’époque de l’Utica, les cadavres des organismes se sont décomposés dans les sédiments et progressivement transformés en gaz naturel. D’autres formations rocheuses encore servent dans la construction, comme le shale de Lorraine, riche en argile et utilisé pour la fabrication de briques. Les calcaires de Trenton et de Chazy, autrement nommés la « pierre grise de Montréal », sont quant à eux couramment utilisés dans la construction d’édifices.

De nombreux édifices de Montréal, tels que la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde et les appartements Le Château, cachent dans leurs pierres de curieux fossiles. Figés dans le passé et à la vue de tous, ils racontent le Québec tropical de l’Ordovicien. Saurez-vous les repérer ?

 

Fanny Rohrbacher

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