L’étude, publiée dans le journal Nature en février 2018, présente le nouveau processus comme étant une stratégie simple et efficace pour transformer le bois naturel en matériau hautement performant. Le processus de densification repose sur la modification de la structure poreuse du bois naturel.
Un processus en deux étapes
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Pour créer le « super bois », les ingénieurs ont fait bouillir des échantillons de bois dans une solution chimique d’hydroxyde de sodium et de sulfite de sodium. Ce traitement permet d’éliminer une partie de la lignine et de l’hémicellulose, deux polymères des parois cellulaires végétales qui assurent la rigidité des plantes et des arbres. Le bois a ensuite été compressé à chaud pendant une journée, permettant l’effondrement des parois cellulaires. Les fibres de cellulose du bois se retrouvent ensuite si rapprochées qu’elles peuvent former des liens forts, appelés liaisons hydrogène. Il en résulte un matériau trois fois plus dense que le bois et aussi fort que l’acier, tout en étant six fois plus léger que ce dernier.
Un concurrent de taille
Des tests balistiques effectués par les chercheurs ont mis en évidence la capacité de ce bois compressé, lorsque laminé, d’arrêter les projectiles et d’absorber 10 fois plus d’énergie que le bois naturel. À la fois fort et solide, il pourrait rivaliser avec l’acier, les alliages de titane et la fibre de carbone en offrant une alternative moins coûteuse. Ce matériau pourrait notamment trouver des applications dans la construction des voitures, des avions et des structures. De plus, avec cette méthode de compression, des bois tendres comme le pin pourraient remplacer les bois denses, plus lents à pousser, pour la fabrication de meubles ou de bâtiments.
Le Labo du journalisme scientifique est un blogue tenu par les étudiants du cours de Journalisme scientifique de l'Université Laval.
