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Il y a 17 ans, Richard Desjardins choquait le Québec avec des images de la forêt boréale dévastée par les coupes à blanc. Aujourd’hui, une nouvelle génération d’ingénieurs forestiers tente de concilier exploitation et préservation pour la forêt québécoise. Cette semaine, Éric est l’invité de Vincent et va nous jaser de l’industrie forestière québécoise moderne.

Au Québec, la forêt est un bien public. C’est ce que j’ai retenu d’abord et avant tout du documentaire de Richard Desjardins. Ce dernier s’interroge sur l’absence de chroniqueurs forestiers, dans les grands médias, pour nous en apprendre plus chaque semaine sur la manière dont est géré ce trésor collectif qu’est la forêt boréale. J’ai donc pris ma caméra et je suis monté au nord de Québec pour rencontrer mon bon ami Éric, qui nous fait découvrir une industrie forestière profondément transformée par l’héritage de l’Erreur Boréale.

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Ce qui a le plus choqué dans le documentaire est sans aucun doute ces images, dignes d’un film post-apocalyptique, montrant des pans complets du territoire dévastés par les coupes à blanc. Une coupe à blanc, c’est la coupe sans discernement sur de larges étendues de territoire. Si vous prenez une minute pour faire une petite recherche google, vous constaterez qu'il est difficile de voir ces images sans avoir un petit pincement au cœur. Aujourd'hui, en 2016, ce genre de coupes est-il toujours pratiqué dans le nord Québécois, loin des yeux du public ? Éric nous explique que les coupes à blanc telles que montrées dans le documentaire ne sont plus pratiquées ; elles ont été remplacées par des CPRS (coupes avec protection de la régénération et des sols). Ce qu’il faut savoir, c’est que la forêt boréale vit au rythme des catastrophes, comme les feux de forêt ou les épidémies d’insectes. Celles-ci ont tendance à décimer de grands morceaux de territoire qui se régénéreront en séquence, d’abord par des espèces de lumière (comme les bouleaux), ensuite par des épinettes et finalement par des sapins. Éventuellement, une autre catastrophe se produit et la boucle reprend. Pour ce genre de forêt, couper un arbre par-ci, par-là n’est pas la meilleure approche de préservation du cycle naturel de vie ; il faut plutôt faire une coupe qui imite l’effet d’un feu de forêt. Il faut aussi s’assurer de bien le faire pour protéger et encourager la régénération, m’explique Éric. Il faut, entre autre, protéger le sol qui pourrait subir des dommages par la machinerie lourde, maintenir des bandes d’arbres qui accéléreront la reprise de la forêt et porter une attention particulière à la présence d’espèces animales menacées.

Quelles sont les mesures en place pour s’assurer que les règles de l’art sont bien respectées lors des coupes ? Quels sont les principaux impacts qu’a eu l’Erreur Boréale sur la foresterie au Québec ? Pourquoi les forêts québécoises sont-elles deux fois moins productives que les forêts scandinaves ? Quelles sont les autres approches de foresterie pratiquées dans le monde ?

Dans cette vidéo, Éric nous trace le portrait d’une industrie qui tente de trouver le juste équilibre entre exploitation et préservation, entre profit et écologie. Si le sujet vous intéresse et que, comme moi, vous pensez que l’on ne parle pas assez de la forêt boréale dans les médias québécois, je vous invite à visionner la vidéo, la partager sur les réseaux sociaux et lancer la discussion. J’ai très hâte d’entendre vos commentaires.

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