Dans plusieurs pays, la recherche sur des cellules souches d’embryons humains est interdite depuis deux décennies. Aux États-Unis en plus, un décret signé en 2019 interdit la recherche sur des cellules produites à partir d’embryons avortés. Or, deux des médicaments utilisés pour traiter Donald Trump contre le coronavirus n’existeraient pas sans ce dernier type de cellules.
L'un d'eux, le « cocktail d’anticorps monoclonaux » de la compagnie Regeneron, est fait d’anticorps fabriqués à l’extérieur du corps humain. Ces anticorps doivent être testés contre des virus qui ont été créés à partir d’une lignée de cellules embryonnaires humaines —la lignée HEK293T, pour être précis. La compagnie Eli Lilly utilise aussi cette méthode.
Par ailleurs, le Remdesivir, un médicament antiviral également utilisé par les médecins qui ont traité Trump, a aussi été développé avec l'aide de cette même « famille » de cellules.
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Enfin, au moins deux des compagnies pharmaceutiques figurant en ce moment en tête de la course au développement d’un vaccin, Moderna et AstraZeneca, s’appuient elles aussi sur cette même lignée de cellules. Le New York Times note qu’une troisième compagnie, Johnson&Johnson, expérimente un vaccin en utilisant des cellules également issues d'un embryon avorté, mais appartenant à une « famille » différente.
La lignée 293T est la « descendante » de tissus d’un rein prélevé sur un foetus avorté dans les années 1970. À l’instar de la lignée PerC6 qui, elle, provenait à l’origine de la rétine d’un foetus avorté en 1985. Toutes deux ont servi à tester d’innombrables médicaments depuis cette époque.
Des groupes conservateurs ou religieux opposés à ce type de recherche sont déjà intervenus dans le dossier des vaccins potentiels contre le coronavirus. Dans une lettre publiée à la fin septembre, l’un d’eux s’inquiétait du fait que 13 vaccins actuellement testés utilisent des cellules provenant de ces lignées d’embryons. Il recommandait qu’on se tourne plutôt vers les cellules souches d’adultes. Mais d’autres groupes conservateurs ont donné leur accord, alléguant que le décret de 2019 ne couvrait que la création de « futures » lignées de cellules, et non celles qui étaient déjà utilisées dans la recherche avant 2019.
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