Facebook-emoticone

Si vous êtes hésitants face aux vaccins, Facebook vous étudiait peut-être ces derniers mois. Et vos comportements pourraient pointer dans la direction des « super-propagateurs », non pas de virus, mais de désinformation.

Bien que des contenus ouvertement antivaccins aient été bannis de Facebook depuis décembre, les chercheurs à l’emploi de la plateforme semblent s’intéresser aux commentaires des internautes. Selon des documents obtenus par le Washington Post, des commentaires en-dessous d’une actualité sérieuse faisant état, par exemple, d’effets secondaires réels ou fictifs, pourraient en effet « être importants pour favoriser des conversations utiles, voire pour faire remonter des informations inconnues jusqu’aux autorités de la santé. Mais en même temps, ils pourraient contribuer à l’hésitation vaccinale en jouant sur les peurs. »

ll n’est pas clair si l’objectif de cette recherche est d’essayer d’amener l’algorithme à faire la part des choses entre l’utile et l’inutile. Mais la recherche semble d’ores et déjà pointer dans la direction de ces « super-propagateurs » dont on a déjà parlé ces derniers mois: aux États-Unis, sur 638 « segments de la population » —dans le jargon des chercheurs de Facebook— seulement 10 contenaient la moitié des « contenus d’hésitation vaccinale ». Et dans le segment de la population le plus actif, 111 usagers contribuaient à la moitié des contenus.

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Il s’agit de données préliminaires, qui n’ont pas encore fait l’objet d’une publication. Mais si elles se vérifient, elles confirmeront une réalité qui se dégage d’autres recherches sur la désinformation: lorsqu’il s’agit de diffuser des fausses nouvelles, certains usagers sont beaucoup plus influents que d’autres. Et c’est une réalité qui renvoie au concept de chambre d’écho, où ces contenus, même s’ils ne sont émis que par un petit nombre d’usagers, peuvent amplifier des croyances au sein d’une communauté plus large.

La recherche aurait aussi identifié des croisements entre des communautés « sceptiques des vaccins » et des communautés affiliées à QAnon —un fait qui n’est pas nouveau, d’autres chercheurs ayant identifié depuis l’an dernier des rapprochements « stratégiques », sur les médias sociaux, entre des groupes QAnon ou d’extrême-droite et des groupes de « médecine parallèle ». Mieux comprendre ces stratégies, ou les raisons de leur succès, pourrait également aider à les contrer.

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