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Une association internationale de chercheurs spécialisés dans les cellules souches vient pour la première fois de toucher à ce qu’on appelle « la règle des 14 jours »: elle fait passer de « interdit » à « autorisé dans certaines circonstances » la possibilité de faire croître un embryon au-delà de cette limite de temps.

Le dilemme, exprimé très froidement, est le suivant: où passe la ligne entre, d’un côté, ce qui n’est qu’un simple amas de cellules humaines et de l’autre, quelque chose de plus « avancé », qui est plus près d’un véritable embryon?

Dans la plupart des pays, la limite pour la recherche médicale a été fixée il y a longtemps —de façon quelque peu arbitraire, il y a de cela quatre décennies— à 14 jours. « La règle des 14 jours », comme on l’appelle, stipule ainsi qu’il est interdit de faire croître plus de 14 jours un embryon humain utilisé à des fins de recherche, même s’il s’agit d’un embryon qui ne serait de toute façon pas viable.

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La limite n’était que théorique jusqu'à la fin des années 2010, parce que la recherche aurait été incapable même de s’approcher de ce seuil. Mais à partir de 2019, des recherches sur des embryons de primates ont suggéré qu’on s’en approchait effectivement. Et c’est ce qui a conduit le 26 mai l’International Society for Stem Cell Research à réviser ses lignes directrices.

En gros, elle suggère d’examiner les recherches au cas par cas, plutôt que de s’en tenir à un interdit global. « Ce n’est pas un feu vert » pour tout le monde, a expliqué en conférence de presse la biologiste Kathy Niakan, de l’Université Cambridge. « Ce serait irresponsable et, dans certains pays, ce serait illégal. » La période allant des jours 14 à 28 constitue le moment où émergent les premiers types de cellules spécialisées.

La dernière révision de ces lignes directrices remontait à cinq ans, et le comité d’experts de 14 pays qui était en charge de la mise à jour a jugé qu’il était temps d’avoir un débat plus large sur cette question, débat qui irait au-delà du petit cercle des experts. « La plupart des scientifiques, écrit le biologiste Robin Lovell-Badge, veulent des limites claires qui définissent quelles expériences sont acceptables, à la fois légalement et socialement. Et le public veut être rassuré. »

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