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Si la tendance se maintient, 2024 pourrait être l’année où on saura mieux prévoir le pourcentage des patients qui seront voués à souffrir d’une COVID longue, et pendant combien de temps les symptômes vont durer pour la majorité d’entre eux. Ce qui ne veut pas dire qu’on saura mieux comment la combattre.

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Au plus fort de la pandémie, en 2020-2021, il avait fallu du temps avant d’admettre qu’il existait une telle chose qu’une « COVID longue ». Et il avait fallu encore plus de temps avant de voir émerger des réponses partielles sur la façon de reconnaître les symptômes de cette maladie complexe. À l'été 2023, on estimait qu’au moins 65 millions de personnes souffraient d’une forme de COVID longue —et à l’automne, les experts s’inquiétaient du fait qu’en même temps que le coronavirus s’estompait dans les priorités de santé publique, les fonds pour la recherche sur ses symptômes à long terme allaient aussi s’estomper. 

Et encore, cette recherche, c’est essentiellement dans les pays du Nord qu’elle se fait. Au Sud, notait récemment un reportage de la revue Nature, l’intérêt pour la COVID longue est encore absent.  

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En avril dernier, selon des données du Centre de contrôle des maladies aux États-Unis (CDC), plus de 11% des adultes qui avaient été diagnostiqués pour la COVID avaient ensuite eu des symptômes pendant au moins trois mois. Et pour la moitié d’entre eux, selon des données canadiennes, pendant plus d’un an. Les symptômes en question, nombreux et disparates, vont des migraines jusqu’aux problèmes cognitifs en passant par des difficultés respiratoires et des fatigues extrêmes. 

En plus d’avoir un impact sur la santé physique et mentale de ces personnes, ces symptômes qui s’étirent dans le temps ont un impact économique, en termes d’absentéisme au travail. C’est encore pire pour les pays qui n’ont pas les moyens d’effectuer des suivis des patients, la COVID longue pouvant du coup mettre beaucoup de temps à être diagnostiquée —à supposer même qu’elle le soit.

Ce sont tous ces chiffres et tous ces constats qui font qu’on amorce malgré tout 2024 avec la possibilité de mieux voir venir l’évolution du nombre de cas. Mais on n’est toujours pas plus près d’un traitement: le risque de contracter la Covid longue ne diminue pas, la seule chose qui pourrait l’empêcher serait de ne pas attraper le virus, relevait en octobre dernier le chercheur Simon Décary, co-directeur scientifique du réseau québécois Long COVID Web.

Plusieurs experts suggèrent depuis 2021 que les mécanismes qui expliquent que tel patient infecté par la COVID aura la COVID longue varient considérablement —état de santé préalable, génétique, virulence de l’infection et même facteurs environnementaux— et c’est ce qui rend particulièrement difficile la recherche d’un traitement : en fait, c’est aussi ce qui a rendu difficile de faire accepter à la communauté médicale l’existence de cette condition. 

Plus récemment, l’attention s’est également portée sur les changements physiologiques causés par une COVID longue. Ce qui va aussi ouvrir la porte en 2024 aux stratégies pour ramener les patients à ce qui était leur état de santé avant l’infection… en supposant que ce soit possible.

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