« Participez, dialoguez, échangez sans aucune retenue » sont les maîtres mots des rencontres qui invitent les jeunes citoyens, bâtisseurs de notre avenir, à s'exprimer avec les scientifiques. Pourquoi veut-on et jusqu'où peut-on améliorer son corps? Quel est l'avenir de nos océans? Devrait-on radicalement modifier nos modes de vie et nos façons de produire et de commercer? Comment les citoyens peuvent-ils contribuer à baliser la recherche? Comment la recherche peut-elle aider à faire reculer la pauvreté?

En France ou au Québec, comme ailleurs, de nombreux efforts sont mis en oeuvre pour favoriser les échanges entre chercheurs et société. Pourquoi confronter ses deux mondes? Les principaux objectifs sont de développer des interactions et d'instaurer un véritable dialogue entre experts scientifiques et citoyens sur des thématiques scientifiques actuelles. Hasard des dates, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS, France) vient de clôturer ses 17es rencontres jeunes Sciences et Citoyens alors que le Québec vient de vivre son 8e Forum international Science et Société. France / Québec : même combat?

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Organisées sur 2 jours, autour de 6 ou 8 ateliers de réflexion, les rencontres (en version française ou québécoise) sont l'occasion de dialogues impromptus, de confrontations pacifiques et d'échanges d'idées qui sont profitables autant aux chercheurs qu'aux jeunes. Les thèmes, en relation avec le contexte scientifique, social, politique, économique et culturel, sont choisis en concertation par les membres du comité de coordination et à partir des demandes exprimées par les jeunes lors des sessions précédentes. La dimension internationale de ces rencontres permet à de nombreux jeunes de se rencontrer et de s'ouvrir à d'autres cultures.

Ainsi, les rencontres organisées par le CNRS ont réuni près de 500 jeunes de 18 à 25 ans, étudiants ou engagés dans la vie active, dont 13 Québécois, beaucoup d'Européens, quelques Américains et des Sénégalais. Les rencontres organisées par l'ACFAS, l’Association francophone pour le savoir, ont quant à elles regroupé près de 300 participants venus de 26 cégeps de toutes les régions du Québec. Six Français, venus grâce à l'Organisme franco-québécois pour la jeunesse, ont pu participer aux débats.

Lors des ateliers proposés aux rencontres du CNRS, les jeunes ont exprimé leurs préoccupations: « Les OGM pourraient-ils être suffisamment productifs pour nourrir toute la planète? », « Peut-on breveter un gène? », « D'un point de vue éthique, a-t-on le droit de produire des clones au service d'autres êtres humains? », « Le transhumanisme, doctrine philosophique qui analyse et encourage l'usage de certaines technologies pour améliorer les performances humaines, conduira-t-elle un jour à l'immortalité? », « Quelle est la différence entre la consommation, l'abus et l'addiction? Et quelles sont les causes qui poussent les gens à plonger? », « Que sait-on aujourd'hui des mécanismes cérébraux impliqués dans la mémoire? Et quelles sont les pistes thérapeutiques pour soigner l'Alzheimer? », « Nos océans pourraient-ils être la source des énergies de demain? », « Comment le dopage a-t-il pu prendre autant de place dans le milieu des sportifs? ».

D'un côté à l'autre de l'océan, les préoccupations des jeunes sont-elles les mêmes? Nadine et Rémi, deux Québécois venus participer aux rencontres du CNRS, ont constaté que les axes de réflexion des rencontres étaient très centrés autour de l'homme et moins autour de l'environnement. Durant leur rapide séjour en France, ils ont pu remarquer les habitudes françaises en matière de recyclage et de compost, et se sont étonnés qu'un tri plus sévère des déchets ne soit pas imposé.

Comment expliquer ce retard? Les politiques de la ville en matière de recyclage sont-elles plus longues à se mettre en place en France qu'au Québec?

Les différents débats ont inspiré beaucoup de questionnements à tous les participants. Nadine et Rémi, ainsi que quelques autres Québécois, ont été particulièrement actifs dans les discussions pour mettre en avant leurs préoccupations. Petit exercice mathématique : seulement présents en proportion de 2,6 % lors des rencontres du CNRS (13 des 500 jeunes), les Québécois étaient pourtant représentés à hauteur de 10 % sur la scène lors de la séance de synthèse des débats (2 des 20 rapporteurs). Comment expliquer cette constatation? Se sentent-ils plus concernés par les débats ou sont-ils plus à l'aise à s'exprimer à l'oral?

Une partie de la réponse pourrait être la suivante : sélectionnés sur dossiers pour participer aux débats, les jeunes étrangers ont fait le déplacement pour pouvoir s'exprimer! Il semble donc normal que les Québécois venus en France, aussi bien que les Français venus au Québec, soient particulièrement actifs durant les débats!

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