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À côté des billets de voyage, des disques et des places de spectacles, des achats en ligne déjà très populaires, figurent dorénavant de multiples autres cadeaux: vêtements, souliers, linge de maison et même, vin! Pour parler de l’eNoël, place à Jean-François Guertin, expert en commerce électronique de la faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke.

Agence Science-Presse (ASP) — Les Québécois font-ils de plus en plus leur magasinage de Noël sur Internet?

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Jean-François Guertin (JFG) — Les études réalisées par Visa, American Express ou la Banque Royale confirment toutes cette tendance. Le CEFRIO, qui publie mensuellement la fréquentation web, le confirme aussi. Au mois d’octobre seulement, il s’est dépensé 552 millions de dollars, une moyenne de 357$ par acheteur. Si les gens achètent plus en ligne, c’est d’abord parce qu’il y a plus de monde branché — 72% de la population, dont près de 100% chez les jeunes et 91% chez les 45 ans et moins. Autant dire presque 100%. Entre 40% et 57% des Canadiens achètent maintenant un ou tous leurs cadeaux en ligne. C’était de 12 à 15% il y a 5 ans.

ASP — Les Québécois naviguent plus, mais sont-ils plus confiants quant aux transactions en ligne?

JFG — Tout à fait. Le niveau de satisfaction face aux transactions web augmente. Si le premier achat tarde un peu, une fois que l’internaute a réalisé deux ou trois achats, ça devient vite le moyen de prédilection pour magasiner. Près de 90% des achats de billets d’avion et 65% des billets de spectacles se font en ligne. Les gens adoptent vite certains achats: souliers, vêtements, voitures usagées...

ASP — Les Québécois sont-ils généreux cette année?

JFG — D’après la Banque Royale, les gens donneront plus que l’an dernier: une augmentation de 2,6%. On anticipe une hausse de 10 à 15% des transactions en ligne par rapport aux mois précédents.

ASP — Pour quelles raisons choisissent-ils de magasiner leur cadeau en ligne plutôt qu’en personne?

JFG — La principale raison est l’économie de temps et de déplacement. Ils ont aussi la perception de faire des affaires, que le prix est plus bas qu’en magasin. Ce qui est vrai, lorsqu’on compare avec les prix des boutiques. Ils peuvent aussi magasiner 24 heures sur 24. Ils peuvent alors faire leurs achats après 21 heures dans le confort de leur foyer. Ils y voient aussi une meilleure sélection de produits. Et acheter en ligne est plus écologique, car on laisse la voiture au garage.

ASP — Les achats en ligne ne semblent avoir que de bons côtés. Ne sont-ils pas plus impulsifs?

JFG — C’est vrai que certains sites, comme Amazon, proposent des achats reliés. Ces recommandations, élaborées en fonction de nos goûts, peuvent nous sembler fort tentantes. L’environnement web devient aussi de plus en plus interactif et immersif. Dans le futur, nous allons voir de plus en plus de technologies permettant d’améliorer notre magasinage en ligne. Il y a déjà un site où l’on peut faire un avatar, un mannequin virtuel avec ses mensurations, une manière alternative d’essayer les vêtements avant d’acheter.

ASP — Choisir des fromages, sentir l’arôme de fruits, goûter des chocolats. Magasiner peut être également source de plaisir et de socialisation, ne pensez-vous pas?

JFG — Je ne crois pas que le magasinage va disparaître. Cela peut être très plaisant de choisir du vin ou des chocolats avec des dégustations. Certains plaisirs méritent d’être vécus, surtout en cette période des fêtes lorsqu’on peut arpenter les petits marchés de Noël. Pourtant, il y a de nombreuses personnes qui détestent magasiner — près de 8% selon Market Expert. Ces dernières trouvent plus efficace de le faire en ligne, ce qui leur permet de passer plus de temps avec leur famille. Je trouve que ça se discute!

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