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Êtes-vous sain de corps et d’esprit? On est en train de réécrire la définition du deuxième —l’esprit— pour la première fois en deux décennies. Et ça fait de plus en plus jaser à mesure que l’échéance se rapproche.

C’est une définition qui nécessite plusieurs centaines de pages, maladie par maladie: elle s’intitule Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, ou DSM, connu aussi sous son petit nom de «bible» des psychiatres. Publié pour la première fois en 1952, le DSM faisait alors 130 pages et détaillait 106 troubles mentaux. La 4e édition, parue en 1994, s’était épaissie: plus de 1000 pages et 350 troubles mentaux.

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Or, après 11 ans de travail, l’écriture de la 5e édition entre dans sa phase finale. La semaine dernière, l’Association des psychiatres américains (APA), auteur et propriétaire du DSM, a en effet lancé la phase finale (six semaines) du processus de consultation sur le premier jet de cette future édition. Soupirs de soulagement des uns, profondes inquiétudes des autres.

Soulagements, explique le psychiatre Allen Frances sur son blogue, parce que l’ajout de certains troubles controversés est remis à plus tard, comme le «risque de psychose» sur lequel les critères ont toujours été flous.

Inquiétude, soulevée dimanche dernier par le journaliste Ferris Jabr, parce que certains critères continuent de laisser à désirer.

Il faut savoir que dans la dernière année, l’APA a mené un nombre indéterminé d’études dans le but de s’assurer qu’une série de symptômes soit interprétée de la même façon par tous les psychiatres. Les résultats préliminaires dévoilés lors du congrès annuel de l'Association, en fin de semaine, révèlent de bonnes notes dans certains cas (comme l’autisme, dont la définition fait l’objet d’une réécriture majeure) et de très mauvaises notes dans deux cas, le trouble d’anxiété et le trouble de dépression majeure. Or, dans les mots du journaliste:

Une mince fiabilité est un gros problème pour les cliniciens, les patients et les chercheurs: elle signifie que seule une minorité de cliniciens s’entend sur la façon de diagnostiquer un trouble et que les chercheurs qui veulent étudier ce trouble auront beaucoup de mal à identifier des participants qui partagent vraiment le trouble en question. Si personne ne s’entend, il est difficile de faire quelque progrès que ce soit.

L’APA est également critiquée pour avoir attendu jusqu'à l’an dernier pour lancer de telles études, alors que la révision du DSM est en cours depuis 11 ans et que la parution est prévue pour mai 2013. De plus, pour l’instant, l’accès aux résultats complets de ces études reste limité aux membres de l'APA.

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