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Six scientifiques ont reçu la plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec à l'occasion de la cérémonie de remise des Prix du Québec, qui se déroulait le 29 octobre dernier, à Montréal.

C'est le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne, qui a dévoilé le nom des récipiendaires issus du secteur scientifique tandis que le ministre de la Culture, Maka Kotto, annonçait celui des lauréats en Culture.

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«Les Prix du Québec ont été mis en place pour rendre hommage à des scientifiques qui se sont distingués pour leur carrière remarquable», a lancé d'entrée de jeu le ministre Duchesne.

Le neurologue Guy Rouleau, qui dirige le Centre de recherche du CHU Sainte-Justine, a ainsi reçu le prix Wilder-Pendfield pour sa découverte d'une vingtaine de gènes responsables de maladies neurologiques et psychiatriques.

Considéré par plusieurs comme le chef de file mondial dans l'étude de l'écologie moléculaire, le professeur et biologiste Louis Bernatchez s'est vu remettre le prix Marie-Victorin.

Le prix Armand-Frappier a été décerné au biologiste Edwin Bourget, qui, en plus d'enseigner à l'Université Laval, a consacré 30 ans de recherche à l'écologie des systèmes côtiers, plus précisément aux invertébrés littoraux.

Le chercheur Louis-P. Vézina a pour sa part reçu le prix Lionel-Boulet pour avoir fait de Medicago inc. un leader mondial dans le développement d'une nouvelle génération de vaccins fabriqués à partir d'espèces végétales.

Quant au prix Léon-Gérin, il a été remis à l'historien Paul-André Linteau, qui a formé une relève de haut niveau en études historiques à l'UQAM et a fortement contribué à hisser l'histoire au rang de science par ses analyses approfondies des villes, ses nombreuses publications et ses projets d'études comparées avec des établissements d'enseignement étrangers.

Au chapitre des nouveautés, le prix Marie-Andrée-Bertrand a été ajouté cette année afin de souligner l'innovation sociale. C'est la psychologue Louise Nadeau, également professeure et chercheuse à l'Université de Montréal, qui a reçu ce prix pour son importante contribution dans le traitement des dépendances et des troubles mentaux leur étant associés.

Bien heureux de voir ainsi leur travail récompensé, les récipiendaires sont repartis après la cérémonie en glissant quelques commentaires sur les défis qu'il leur reste à relever en tant que scientifiques.

Pour le scientifique Louis-P. Vézina, ce Prix du Québec est une reconnaissance. «J'ai passé ma vie à chercher une façon éthique de créer un vaccin et j'ai dû quitter le milieu académique et fondé ma propre compagnie. J'ai pris des risques en sortant du système établi.» Mais il sait que la nouvelle génération de vaccins à partir d'espèces végétales qu'il a développés pourrait aussi être d'une redoutable efficacité; leur création est rapide et peu coûteuse. Et s'il était possible d'enrayer la malaria et la dengue, deux maladies comportant un risque pandémique élevé?

Quant au neurologue Guy Rouleau, il sait que la génétique se conjugue au futur. Si le séquençage du génome humain rend aujourd'hui possible de recueillir une quantité incroyable d'informations sur le fonctionnement biologique humain, son interprétation n'est pas toujours aisée. «Il y a tout un contexte éthique à développer dans la mesure où il y a davantage d'informations. Qu'est-ce que l'on dit ou pas aux patients? La bio-informatique génère énormément d'informations et on n'est pas encore certains sur la façon de les interpréter.»

Les lauréats et lauréates ont reçu une bourse de 30 000$, un parchemin calligraphié, une épinglette portant le symbole des Prix du Québec et une médaille en argent créée par une artiste québécoise choisie au terme d'un concours public.

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