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Il existe en Louisiane un politicien qui semble craindre que les scientifiques envoient leurs opposants mourir sur le bûcher. Comme ils l'ont fait au cours des siècles passés. À ce qu'on dit.

Depuis un mois, l’actualité politique américaine donne l’impression qu’un concours a été lancé aux quatre coins de ce pays: le concours du politicien qui aura lâché la déclaration anti-science la plus étonnante. Trois cas.

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1) Le choix de l’homosexualité Ben Carson, un républicain de Détroit, a annoncé sa candidature à la présidence le 4 mai. Il n’en fallait pas plus pour que les médias ressortent ses citations les plus percutantes : le président Obama est un psychopathe, l’assurance-maladie est la pire chose qui soit arrivée à ce pays depuis l’esclavage, et l’homosexualité «est un choix», parce que, vous savez, «beaucoup de gens entrent en prison normaux, et ils en ressortent gay». Ah, et au fait, Ben Carson est neurochirurgien.

2) Darwin et les petits chérubins Il était une fois en Alabama un politicien qui se souciait tellement du bien-être des enfants qu’il voulait leur éviter d’être perturbés par ces vilaines histoires d’évolution et de Darwin. Alors, il a écrit un projet de loi.

Déposée le 30 avril, cette loi autoriserait —si elle était votée— les professeurs des écoles publiques à remplacer des cours de science consacrés à l’évolution par des cours de «sciences approuvées». Le républicain Mack Butler s’en est justifié sur sa page Facebook par sa volonté «d’encourager le débat, si un élève a des difficultés à apprendre qu’il descend d’un singe plutôt que d’un dessein intelligent».

Si sa loi était votée, des groupes la contesteraient, mais elle s’inspire directement de lois votées au Tennessee et en Louisiane.

3) Au bûcher, les hérétiques En Louisiane, justement. Depuis 2008, l’Acte sur l’enseignement des sciences autorise de parler de créationnisme —sans l’appeler ainsi— dans les cours de science. Chaque année, les opposants demandent que la loi soit révoquée, en vain. Lors des audiences publiques de 2013, un des élus avait demandé à ces opposants s’ils croyaient que la bactérie E. coli pouvait évoluer en un humain.

Cette année, le républicain Elbert Guillory, apparemment désireux de faire oeuvre pédagogique, a souligné combien il était important que la science se fasse davantage ouverte aux débats. Davantage que dans le passé, alors que les scientifiques, a-t-il dit, ont envoyé au bûcher ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux. On ne voudrait pas que ça se reproduise, n'est-ce pas?

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