Terre-main-enviro

Installer des climatosceptiques aux commandes de l’Etat, de même que des gens qui nient la science et l’expertise, c’était un désastre annoncé. Plusieurs pays en paient actuellement le prix. 

Et ce n’est pas seulement au gouvernement Trump que pense l’épidémiologiste David Michaels dans un commentaire publié cette semaine par le magazine de vulgarisation Undark. Sur Fox News ou dans les radios de droite ou d’extrême-droite, les voix influentes qui, pendant des semaines, ont nié l’importance du nouveau coronavirus, sont les mêmes qui, depuis des années, niaient l’existence du réchauffement climatique. Parmi ces voix, on retrouve aussi de pseudo-experts au service de groupes de réflexion conservateurs financés de longue date par l’industrie. 

La présence de ces négationnistes aux plus hauts niveaux d’un gouvernement est donc le résultat d’un travail de sape en cours depuis longtemps et pas seulement aux États-Unis: 

Nous récoltons maintenant les conséquences du rejet de la science et de l’expertise… Longtemps avant cette crise, ils ont rabaissé la science qui documentait les dangers du tabac, des armes à feu, de quantité de produits toxiques et de polluants, et bien sûr, les dangers de l’accumulation des gaz à effet de serre. Ils ont fréquemment accusé les experts en santé publique d’être des alarmistes cherchant à avancer leurs carrières ou leur idéologie. 

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Mais cette Maison-Blanche a fait « mieux » que beaucoup de ses prédécesseurs, en plaçant des idéologues à la tête d’organismes influents, comme l’Agence américaine de protection de l’environnement, en forçant des centaines de scientifiques de carrière à quitter, ou en mettant la hache dans un programme de prévention des pandémies. David Michaels voit dans la réponse chaotique de son gouvernement face au coronavirus ces deux derniers mois un microcosme des dernières décennies: « les préoccupations des scientifiques sur un danger réel font face à du scepticisme et du déni, puis l’acceptation et l’action gouvernementale arrivent lorsque la vérité devient accablante, illuminée par le désastre et la tragédie ». On doit s’inquiéter, conclut-il, quand on pense aux désastres causés par le réchauffement climatique qu’il faudra subir avant qu’une prise de conscience similaire ne se produise...

Je donne