Des singes suivis par satellite
(ASP) - Face aux nombreuses questions
que pose lavenir des mandrills, la Station détude
des gorilles et chimpanzés (SEGC) du Gabon et
la Wildlife Conservation Society (WCS) ont fait appel
à un vétérinaire de New York, Billy
Karesh, pour placer des colliers émetteurs sur
quelques spécimens de ce groupe de singes méconnus.
Les mandrills sont, parmi les singes,
ceux qui forment les plus grands troupeaux. Mais on
dispose de peu dinformations sur cet animal pourtant
familier des villageois, tant il partage leur quotidien
comme compagnon de jeu ou comme viande de consommation.
Les mandrills sont une calamité
pour les cultures vivrières car le passage dun
troupeau dans un champ de bananes ressemble à
celui de criquets pèlerins dans un champs de
mil dans les pays du Sahel!
Pendant presque une décennie, des
chercheurs ont observé des mandrills depuis la
SEGC, une station basée dans la Réserve
de la Lopé, au centre du Gabon. A partir dune
bande vidéo, les chercheurs en ont dénombré
près de 1350 dans un même troupeau, en
novembre 1996. Un record ! Mais plusieurs questions
nont pas rouvé de réponses: vivent-ils
vraiment ensemble ? Quest-ce qui motive leurs
déplacements ?
Après 10 jours de crapahutage en
forêt, les chercheurs ont réussi à
installer trois colliers sur une femelle et deux mâles,
après les avoir endormis au fusil hypodermique.
Il a été facile ensuite de suivre la progression
des porteurs de colliers grâce aux signaux envoyés
à un satellite qui à son tour communique
avec une station de traitement de données en
France. Une fois par semaine, celle-ci envoie par télécopie
la dernière position du troupeau aux chercheurs
de la SEGC, à la Lopé.
Le Gabon a décidé de créer
un noyau central de 2400 km2 au centre de la réserve
et les chercheurs espèrent que le suivi et létude
de lécologie des mandrills pourra mieux
faire comprendre cet animal particulièrement
difficile à cerner.
Antoine Lawson