L'ordinateur qui parle comme un grand
(ASP) - Cest en fin de semaine quavait
lieu en Grande-Bretagne une compétition devenue,
au fil des ans, un point de repère des promoteurs
de lintelligence artificielle : le Prix Loebner,
qui promet monts et merveilles à celui qui aura
inventé la machine capable de soutenir la conversation
la plus "intelligente".
Cette compétition tire son origine
du test de Turing, du nom de son créateur, le
mathématicien Alan Turing, il y a près
dun demi-siècle. Turing avait alors posé
lhypothèse suivante : le jour où,
dans une conversation (par clavier ou oralement) avec
une machine, lhumain sera incapable de dire si
son interlocuteur est une machine ou un humain, ce jour-là,
on pourra dire des ordinateurs quils sont devenus
intelligents.
Avec le temps, le test de Turing sest
raffiné, lorsquon sest aperçu
quil était très facile de tromper
les humains, pour peu quon ait entré suffisamment
de répliques possibles dans la mémoire
de lordinateur ce qui ne les rend pas intelligents
pour autant. Et cest ainsi quest né
en 1990 le Prix Loebner, grâce à un don
du philanthrope américain Hugh Loebner au Centre
détudes comportementales de lUniversité
de Cambridge, qui gère cette compétition.
La médaille dor, dune valeur de 100
000$, est remise au créateur du logiciel qui
aura réussi à convaincre la moitié
des juges quils avaient affaire à un humain,
et non à une machine.
Malheureusement, depuis 1990, jamais une
médaille dor na pu être attribuée,
et la compétition de cette année, qui
se déroulait dans les murs du Musée des
sciences de Londres, na pas fait exception.
Il faut dire que, aussi imaginatifs quaient
pu être les créateurs du logiciel, les
juges sont suffisamment futés pour poser les
questions qui vont avoir davantage de chances de dérouter
un ordinateur et lobliger à répliquer
par des phrases qui sentiront à 100 lieues la
réponse automatique.