Les vaches clonées se portent bien (suite)
(ASP) - Tranchant avec le pessimisme habituel,
des experts en clonage proclament dans une nouvelle
étude que tout va bien. Mais leur étude
s'apparente pour l'instant davantage à un coup
publicitaire qu'à une véritable percée
scientifique.
Tout va bien, ont-ils annoncé jeudi,
le 22 novembre, chez 24 vaches clonées qui, sur
un lot de 30, ne
présentent aucune des malformations qui, jusquici,
avaient frappé tant de ces animaux.
Létude doit paraître
dans lédition du 30 novembre de la revue
Science. Elle est fort peu documentée,
ayant été publiée dans la rubrique
des "brèves" de Science. Qui
plus est, elle est signée, ce qui est rare, par
des chercheurs appartenant non pas à une, non
pas à deux, mais à trois compagnies privées,
Advanced Cell Technology de Worcester (Massachusetts),
Trans Ova Genetics de Sioux Center (Iowa) et Em Tran
dElizabethtown (Pennsylvanie), associés
à deux collègues de lÉcole
de médecine vétérinaire de lUniversité
de Pennsylvanie et de la clinique Mayo. Cette présence
dominante de lentreprise privée a rapidement
refait surgir les vieux démons: le clonage, associé
à la course au profit...
Sauf quun regard plus attentif sur
les chiffres oblige à relativiser cette annonce
qui a fait le tour du monde en moins de temps quil
nen faut pour dire "clone". Si on veut
comparer ce taux de succès avec celui des autres
clones d'animaux des quatre dernières années,
ce nest pas dun taux de succès de
24 vaches sur 30 dont il faut parler, mais de 24 sur
500, puisque ce sont près de 500 tentatives de
clonage quil a fallu réaliser avant den
arriver là. De ces 500 tentatives, 110 ont entraîné
des grossesses réussies, dont 30 ont abouti à
des naissances réussies. Et
parmi ces 30 veaux, 24 sont arrivés à
maturité, en bonne santé.
En dautres termes, le succès
dont on parle ici est celui des embryons qui sont bel
et bien nés, au terme de ce long et coûteux
processus. Et non le succès de lensemble
des embryons qui ont été clonés.
Pour eux, le taux déchec demeure, encore
et toujours, de loin, de très loin, plus élevé
que toutes les autres nouvelles technologies de reproduction.