La plus vieille ville des Amériques
(ASP) - Pour un étranger,
la ville péruvienne de Caral ne dit sans doute
rien. Et pourtant, elle est à lAmérique
ce que Catal Höyük une autre inconnue!-
est au Moyen-Orient : la plus ancienne ville du
continent.
Ou du moins, la première
"société complexe", ainsi que
le définissent les archéologues dans leur
langage prudent. Aujourdhui, ce ne sont que quelques
ruines dans une région aride et peu hospitalière.
Mais des ruines dont lâge vient dêtre
reculé de près de 800 ans, portant la
date démergence
de cette société aux environs de lan
2620 avant J.C.
La découverte
va forcer la réécriture de grandes pages
de l'histoire de l'Amérique, puisqu'on pensait
que l'évolution de cette société
complexe avait débuté sur les côtes
du Pacifique, pour se répandre à l'intérieur
des terres. Or, il semble que ce soit le contraire.
La construction du site de Caral, à 23 km à
l'intérieur des terres, est antérieure
aux plus anciens villages de pêche côtiers.
La cité découverte
s'étendait sur 65 hectares et la taille des édifices
montre que ceux qui y vivaient étaient très
puissants. Les bâtiments de Caral ont tous une
taille monumentale, c'est-à-dire d'une taille
supérieure à une maison ce qui laisse
croire qu'ils étaient habités par des
potentats locaux. Le plus grand édifice
appelé pyramide Mayor mesure 60 m de long,
150 m de large et 18 m de haut. Caral, résume
la revue Science, fut en son temps "la
merveille architecturale des Amériques".
Les édifices
ont été réalisés avec des
pierres et des galets transportés sur le site
dans des sacs tissés. Ce sont ces sacs, faits
de fibres de roseaux, qui ont permis d'obtenir une datation
exacte du site.
En fait, à létonnement
croissant des archéologues ces dernières
années, c'est toute cette région aride,
à 23 km de la côte et à quelque
200 km au mord de la capitale, Lima, qui semble avoir
donné naissance à plusieurs cultures,
démontrant à tout le moins que déjà,
il y a 4500 ans, des liens réguliers avaient
été établis entre lintérieur
du pays et la côte du Pacifique. Selon léquipe
américano-péruvienne, la raison en serait
plus simple quelle en a lair lorsquon
regarde la région aujourdhui: à
lépoque, les lieux auraient été
faciles à irriguer.