Arsène Lupin, version lunaire

(ASP) - Voler un Picasso ou un Van Gogh? Banal. Pourquoi ne pas plutôt s'attaquer à une roche lunaire?

Quatre personnes sont accusées par la Nasa d'avoir volé, dans un laboratoire de Houston, quelques onces de roches lunaires. Ou plus exactement, un coffre-fort de 300 kilos contenant quelques onces de ces cailloux ramenés de la Lune entre 1969 et 1972 par les astronautes des missions Apollo.

Les quatre personnes ont été arrêtées le 20 juillet à Orlando, en Floride, par le FBI, alors qu'elles tentaient de vendre le fruit de leur larcin à un agent jouant le rôle d'un acheteur. Les autorités avaient été alertées en mai par des annonces parues sur Internet, où un "vendeur" offrait de l'authentique poussière lunaire à un prix défiant toute concurrence: 2000$ du gramme. Un prix par la suite haussé à 8000$ du gramme.

Trois des suspects étaient des étudiants à l'emploi du Centre spatial Johnson, de la Nasa, à Houston. Après la parution des annonces sur Internet, des agents du FBI jouant le rôle de collectionneurs avaient fait une offre. L'une d'elles fut acceptée. Le 13 juillet, le Centre Johnson signalait la disparition d'un coffre-fort. Lequel réapparaissait le 20 juillet à Orlando, Floride...

Depuis 1972, plusieurs personnes ont tenté de "vendre" de la poussière lunaire, mais dans la quasi-totalité des cas, il s'agissait de faux. Une vraie roche s'est effectivement retrouvée sur le marché récemment: il s'agissait d'un cadeau du président américain Richard Nixon au gouvernement du Honduras, en 1973. Mais le vol dont il est question ici serait le premier de l'histoire à avoir eu lieu "à la source": le Centre spatial Johnson abrite la majeure partie des 382 kilos de roches lunaires ramenées jadis par les astronautes américains.

S'ils sont reconnus coupables, ces cambrioleurs de l'âge spatial risquent jusqu'à cinq ans de prison pour "vol de propriété gouvernementale". En revanche, personne ne s'est risqué à expliquer comment quelqu'un avait pu quitter le Centre spatial Johnson en transportant un coffre-fort de 300 kilos, sans être inquiété...