
Le 8 septembre 2003

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Les scientifiques africains prennent leur place
(Agence Science-Presse) - Après des
décennies d'efforts, une poignée de chercheurs
africains prennent enfin le rôle qui leur revient
dans l'analyse des fossiles humains provenant de leur coin
du monde.
Le plus visible fut l'Éthiopien Berhane
Asfaw, un paléoanthropologue -spécialiste
des fossiles humains- qui, le 11 juin, a eu droit à
son heure de gloire: dans le cadre d'une conférence
de presse, il a décrit devant les journalistes les
restes d'un enfant de 160 000 découverts près
du village de Herto, en Éthiopie. La découverte
a fait le tour du monde, mais la seule présence d'Asfaw
était le symbole d'un profond changement en cours
dans la recherche universitaire: l'expert africain n'est
plus seulement "l'Africain de service" dont la signature
apparaît aux côtés de celles de ses nombreux
collègues nord-américains et européens.
Dans cette découverte, Berhane Asfaw était
le chercheur principal.
La revue Science rappelle que, jusqu'à
récemment, les paléoanthropologues d'origine
africaine étaient rares. Berhane Asfaw a obtenu son
doctorat à l'Université de Californie à
Berkeley en 1988 et, à l'époque, il avait
peu de collègues éthiopiens. Aujourd'hui,
le projet international Middle Awash dont il est le co-directeur
compte une douzaine de doctorats éthiopiens qui,
bien qu'ils ne fassent pas tous de la recherche, commencent
à faire sentir le poids de leur nombre.
Certes, la plupart de ces cerveaux partent
étudier en Europe ou aux États-Unis -en général
grâce à des bourses de recherche qui, jusqu'à
la fin des années 70, n'existaient même pas-
et ne reviennent pas chez eux, faute de trouver un financement
adéquat pour leur travail. Mais plusieurs font au
moins l'aller-retour: ils viennent chaque année faire
des fouilles, et en profitent pour établir des têtes
de pont. Ils financent la création de clubs de préhistoire
dans les écoles, donnent des conférences sur
l'évolution, créent des écoles de fouilles
et, petit à petit, deviennent des modèles
pour les plus jeunes. De fil en aiguille, espèrent-ils,
cet intérêt accru se propagera jusqu'aux élites,
qui réaliseront l'intérêt d'investir
dans ce domaine...
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