
Le 13 janvier 2003

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Pardon, vous n'avez pas vu ma planète?
(Agence Science-Presse) - A 5000 années-lumière
de nous, cela en fait la planète la plus éloignée
jamais détectée, parmi les dizaines de planètes
tournant autour d'étoiles autres que notre Soleil.
Mais si on l'a détectée, c'est peut-être
aussi parce que, de toutes ces planètes, c'est celle
qui est la plus rapprochée de son soleil: comme elle
passe très souvent devant lui, les chances de la
détecter s'en trouvaient d'autant augmentées.
Et quand on dit près, c'est près.
Cette planète ne met que 29 heures à effectuer
un tour complet autour de son étoile. Autrement dit,
une année sur cette planète ne dure que 29
heures. L'expression "y a plus de saisons" prend tout son
sens...
La découverte a été annoncée
dans le cadre du dernier congrès de la Société
astronomique américaine.
Au-delà de l'exotisme, cette découverte
fait franchir un nouveau pas à l'astronomie, et plus
particulièrement aux astronomes lancés à
la chasse de ces planètes extra-solaires -c'est-à-dire
des planètes tournant autour d'étoiles autres
que notre Soleil. Depuis sept ans, la quasi-totalité
de celles qu'on a détectées l'ont été
autour d'étoiles situées à quelques
dizaines, tout au plus, une centaine d'années-lumière
de nous. Pour en détecter une à 5000 années-lumières,
il a fallu drôlement perfectionner la technique, ce
qui laisse croire que l'on devrait bientôt assister
à une surmultiplication du nombre de planètes
extra-solaires détectées.
Car le problème dans cette chasse,
depuis sept ans, est qu'une planète est si petite
par rapport à son étoile, qu'on est incapable
de la prendre en photo: on ne peut que détecter indirectement
la présence d'une telle planète, soit par
les oscillations qu'elle entraîne sur son étoile
en lui tournant autour, soit par la variation de lumière
qu'elle provoque en passant entre son étoile et nous:
c'est ce qui s'est passé pour cette nouvelle venue,
baptisée OGLE-TR-56b. Ces oscillations et ces variations
sont si minuscules qu'il faut souvent des années
d'observations avant d'être sûr qu'il s'agit
bien d'une planète (et encore ne s'agit-il systématiquement
que de planètes géantes) et non de fluctuations
normales dans le cycle de l'étoile.
Or, si on a pu détecter des variations
lumineuses aussi infimes à une aussi grande distance
(5000 années-lumière), les astronomes espèrent
désormais qu'on puisse en détecter sur des
étoiles beaucoup plus proches, et plus particulièrement,
qu'on puisse détecter les variations causées
par des planètes beaucoup plus petites: des planètes
aussi petites que la Terre, par exemple. Donc, qui sait,
des planètes habitables...
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