
Le 18 août 2003

Retour
au sommaire des capsules
Ecrire pour ne rien dire
(Agence Science-Presse) - Les blogues sont-ils
créés sur Internet par des gens qui en ont
de moins en moins à dire? En tout cas, ils semblent
perdre peu à peu de leur attrait, constate sur les
ondes de la BBC, après bien d'autres observateurs,
l'analyste
des technologies Bill Thompson.
Blogue. Ou, en anglais, weblog: c'est
cette vague apparue il y a trois ans, qui succédait
à bien d'autres vagues sur Internet, et qui n'inventait
rien. Un blogue n'est qu'un instrument de plus -après
les listes d'envoi par courriel, après les forums
ou newsgroups- où n'importe qui peut expédier
n'importe quel message sur n'importe quel sujet et obtenir
en retour des dizaines de réponses. Le pionnier,
Slashdot, s'est révélé un lieu
de rencontre passionnant et instructif pour des milliers
d'internautes, peu importe leur sujet de prédilection.
Mais est-ce l'usure qui les gagne, l'attrait
de la nouveauté qui s'émousse, ou le fait
que les blogues se comptent à présent par
milliers? Est-ce le fait que, même si vous ne vous
intéressez qu'au hockey, vous avez déjà
plus de messages à lire que vous ne parviendrez jamais
à en lire? Chose certaine, on sait que bien des internautes
ont fini par décrocher des blogues -tout comme, avant
eux, d'autres internautes ont décroché des
newsgroups- pour cette raison: trop de messages, trop peu
de temps. Et trop peu de messages sont de toutes façons
pertinents.
"Ce n'est pas, ironise Thompson, qu'il n'y
a pas à l'occasion quelque chose d'intéressant
à trouver dans ces discussions sur l'avenir du journalisme,
les projets gouvernementaux pour Internet ou la nature des
communautés dans une société numérique.
C'est juste que rien de tout cela ne semble essentiel. Alors
que je me permet de le manquer."
Les blogues vivent la même évolution
qu'ont vécu les newsgroups dans la première
moitié des années 90: "de plus en plus de
sites créés par des gens qui en ont de moins
en moins à dire". De moins en moins de choses intéressantes,
s'entend.
Ce à quoi lui répond une lectrice:
les newsgroups se sont beaucoup améliorés
depuis le début des années 90. Depuis que,
justement, tant de gens les ont désertés,
le taux de bêtises a diminué. Qui sait si ce
n'est pas ça, le signe de maturité d'Internet
que d'aucuns attendaient...
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque
semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|