
Le 24 mars 2003

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Les changements climatiques ont tué les Mayas
(Agence Science-Presse) - Ils avaient construit
de magnifiques bâtiments, possédaient une solide
connaissance de l'astronomie et des mathématiques
et pourtant, il y a 1100 ans, au sommet de leur gloire,
les Mayas sont soudain disparus de l'Histoire. Voilà
qu'une équipe de scientifiques se demande si
un changement subit du climat ne serait pas la cause de
ce mystère qui hante les archéologues.
Le coupable serait plus précisément une longue
période de climat très sec, ponctuée
par trois sécheresses catastrophiques, affirment
ces gens dans la revue Science.
Ces trois sécheresses se situent entre les années
810 et 910, et chacune aurait duré quelques années.
C'est que le déclin de cette civilisation n'est
pas banal: on estime que la nation maya, à son apogée,
comptait 15 millions d'habitants. Elle couvrait un territoire
allant de l'actuel Yucatan, au Mexique, jusqu'au Honduras.
Et en quelques décennies, peut-être quelques
générations tout au plus, la société
a implosé, laissant derrière elle des villes
désertées, des routes commerciales abandonnées
et de magnifiques pyramides en ruines.
L'hypothèse d'une sécheresse prolongée
n'est pas nouvelle. Mais elle n'a été renforcée
que récemment, lorsqu'en 2001, des sédiments
recueillis au fond d'un lac de la péninsule du Yucatan
ont révélé qu'une série de sécheresses
prolongées coïncidait avec le déclin
de cette civilisation. Pour la recherche dont il est question
ici, une équipe de géologues et de paléoclimatologues
américains et suisses est allée recueillir
d'autres échantillons de la même époque,
au fond du lac du Venezuela ceux-là. Les niveaux
de titane dans ces sédiments reflètent la
quantité de précipitations annuelle.
Les experts, rappelle l'édition en ligne du National
Geographic, savent de plus que les Mayas étaient
particulièrement sensibles aux sécheresses,
parce qu'environ 95% de leur population vivait à
proximité de lacs, marais et rivières, dont
dépendait une grande partie de son économie
et de son agriculture.
Mais les autres hypothèses traditionnellement associées
au déclin maya ne rendent pas l'âme: de la
surpopulation à des guerres intestines en passant
par la déforestation, chacune entretient ses partisans,
parfois depuis longtemps, et il faudra plus qu'une étude
dans Science pour les convaincre.
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