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 Le 3 novembre 2004  
  
  
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                      au sommaire des capsules  
                      Alors, à quoi sert-il, cet ADN qui ne sert à 
                        rien? (Agence Science-Presse) - Le mystère 
                      s'épaissit. Tout d'abord, il y avait cet ADN-poubelle 
                      (junk DNA) qui, parce qu'inactif, était présumé 
                      ne servir à rien. Et puis, tout récemment, 
                      on s'est aperçu que certaines séquences étaient 
                      transmises fidèlement, telles quelles, depuis des 
                      millions d'années, ce qui suppose qu'elles doivent 
                      jouer un rôle vital. Et voilà que des généticiens 
                      ont retiré à des souris cet ADN-poubelle... 
                      et que celles-ci ne s'en portent pas plus mal.  Mine de rien, c'est de centaines de gènes 
                      dont on parle ici. Jusqu'à un million de paires de 
                      base, dans le cas de l'expérience la plus "extrême" 
                      soit environ 3% du génome de ces souris. Eliminé, 
                      effacé, disparu.  Rappel: depuis que le décodage d'espèces 
                      très éloignées l'une de l'autres a 
                      montré d'étonnantes ressemblances dans leurs 
                      ADN-poubelles ce qui signifie que cet ADN est demeuré 
                      inchangé, sans aucune mutation ni la moindre disparition, 
                      depuis très longtemps les généticiens 
                      ont spéculé: peut-être, après 
                      tout, cet ADN n'est-il pas inutile du tout. Même s'il 
                      ne produit aucune protéine, peut-être joue-t-il 
                      un rôle fondamental, quoique encore inconnu, dans 
                      le développement de l'embryon.  Eh bien chou blanc pour ces généticiens. 
                      Car s'il en était ainsi, les souris soumises à 
                      cette expérience, d'abord menée au Laboratoire 
                      Jackson de Bar Harbor, Maine, n'auraient pas survécu. 
                      Or, elles se sont développées de façon 
                      apparemment tout à fait normale, et ont eu à 
                      leur tour des petits tout à fait normaux. Prenant 
                      le relais, une autre équipe, au Laboratoire Lawrence 
                      Berkeley de Californie, a effacé de plus grandes 
                      régions du génome et là encore, 
                      les souris ont mené une vie apparemment tout à 
                      fait semblable à celle de leurs congénères. 
                     Les résultats de la première 
                      expérience sont parus dans une édition récente 
                      de la revue Developmental Cell, et ceux de la deuxième, 
                      dans Nature. Les chercheurs comptent à présent 
                      suivre l'évolution de ces lignées de souris 
                      sur plusieurs générations, intrigués 
                      de voir si cet "élagage" aura quelque effet à 
                      long terme.   Capsule 
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