
Le 8 juin 2004

Retour
au sommaire des capsules
Le plus vieil anus du monde
(Agence Science-Presse) - A la voir au microscope,
on imagine mal que cette bestiole d'un cinquième
de millimètre de long puisse être qualifiée
de forme de vie complexe. Mais il y a 600 millions
d'années, elle l'était.
Une cinquantaine de millions d'années
avant
ce que les biologistes appellent l'explosion du cambrien
ce moment où les formes de vie complexe, justement,
ont explosé cette bestiole témoignait
que la vie avait déjà commencé à
emprunter des voies plus complexes que celles de la simple
bactérie. C'est ce que révèlent 10
fossiles de cette micro-bestiole, analysés par des
chercheurs chinois et américains dans la dernière
édition de la revue américaine Science.
Elle est notamment composée d'un avant
et d'un arrière une révolution, par
rapport à une bactérie qui sont peut-être
la plus ancienne trace connue d'une "bouche" et un "anus".
Si cette analyse est confirmée par d'autres chercheurs,
elle entrera dans les livres de biologie comme la plus ancienne
preuve de l'existence d'êtres suffisamment complexes
pour avoir développé une symétrie propre
à bien des bestioles actuelles, dont les humains.
Pendant qu'au même moment, d'autres créatures
"complexes" évoluaient sans développer une
telle symétrie ce qui nous donne notamment
aujourd'hui les éponges.
On l'a baptisée Vernanimalcula guizhouena
(petit animal du printemps). Et selon ce qu'on peut lire
dans Science, elle pourrait
même avoir abrité, sur sa surface extérieure,
des embryons d'organes sensoriels. Mais avec un tel
micro-fossile, qui révèle peu de choses et
ouvre toute grande la porte à l'imagination, la ligne
entre la pure spéculation et l'analyse rigoureuse
est bien mince...
Quoi qu'il en soit, il est certain qu'une
telle évolution vers une forme de symétrie
n'a pas pu se produire soudainement, il y a 600 millions
d'années: il a fallu qu'elle émerge lentement,
pendant une durée indéterminée.
Détail non négligeable: il y
a 600 millions d'années, la Terre sortait d'une hyper-ère
glaciaire. Or, plusieurs biologistes se demandent depuis
longtemps si la fin de cette glaciation planétaire
n'aurait pas été l'élément-déclencheur
de la multiplication de nouvelles formes de vie appelée
explosion du cambrien. Une sorte de printemps, en somme.
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque
semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|