
Le 9 août 2004

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Les mères des cancers
(Agence Science-Presse) - Des scientifiques
américains viennent de faire une découverte
surprenante : les mêmes 67 gènes seraient
en cause dans plus de 12 types de cancers.
Dans cette recherche publiée récemment
par lédition Internet du journal de lAcadémie
nationale des sciences et dirigée par le docteur
en médecine Arul M. Chinnaiyan, de lUniversité
du Michigan, on a en effet découvert que, sur les
35 000 gènes humains, 67 sont systématiquement
présents dans plusieurs formes de cancers. Ces gènes
contribuant à la transformation des cellules normales
en cellules néoplastiques, ou à croissance
anormale, ils seraient ce que les chercheurs nomment une
méta-signature du cancer.
Pour arriver à cette étonnante
constatation, les chercheurs ont eu recours à une
méthode danalyse statistique par ordinateur
et à la banque de données sur le cancer :
ONCOMINE (littéralement: mine dinformations
oncologiques...). Cette méthode a été
développée par létudiant en sciences
médicales et en bioinformatique Daniel Rhodes, le
professeur Chinnaiyan et dautres collègues
de lUniversité du Michigan, de lUniversité
Johns Hopkins, et de lInstitut de bioinformatique
de Bangalore, en Inde.
Dénicher les interactions génétiques
qui provoquent le développement du cancer est comme
d'essayer de trouver une aiguille dans une botte de foins,
notent les chercheurs: des millions de combinaisons sont
possibles... Pour létude, ils ont dû
passer en revue les informations contenues dans quantité
de banques de données, informations obtenues de milliers
dexpériences sur différentes formes
de cancers et, bien évidemment, disponibles sur différentes
plate-formes informatiques, souvent incompatibles...
C'est là que cette jeune discipline
qu'est la bioinformatique a fait des miracles. La plupart
des biologistes spécialistes du cancer nont
pas lexpertise nécessaire en bioinformatique
pour tirer avantage de ces masses de données, ce
qui explique que personne ne s'y soit attelé auparavant.
Cette découverte prometteuse va sûrement
inciter d'autres scientifiques à creuser plus avant
les masses de données disponibles, afin de cerner
plus précisément l'action de ces 67 gènes.
A plus long terme, l'espoir est évidemment que cela
permettre la mise au point de nouveaux types de médicaments
qui agiraient spécifiquement sur ces fameux gènes.
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