
Le 19 janvier 2004

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Quand un président se mêle de science...
(Agence Science-Presse) - Près de deux
ans plus tard, la communauté scientifique américaine
commence à protester contre l'ingérence politique.
Simultanément, à la mi-janvier, les revues
américaines Science et The New England
Journal of Medicine ont publié chacune un éditorial
dénonçant les règlementations que se
propose d'adopter l'administration Bush.
Ces règlementations auraient notamment
pour but de hausser la barre avant qu'une étude ne
puisse être publiée. Le NEJM donne en
exemple une recherche de 16 ans sur la pollution dans six
villes américaines, qui conclut que le taux de mortalité
par maladies cardiopulmonaires est de 26% supérieur
entre la ville la plus polluée (Stubenville, Ohio)
et la moins polluée. Le 8 janvier, le NEJM
a publié une "validation" de cette étude,
tel que demandé par l'Agence américaine de
protection de l'environnement et l'industrie. Et tel qu'il
le sera demandé par la nouvelle réglementation
pour toute étude de ce genre.
Or, écrit l'éditorialiste, il
serait irréaliste d'espérer soumettre toutes
les études scientifiques à cette forme de
contre-analyse. D'autant qu'on ne voit pas quels problèmes
cette contre-analyse est censée résoudre.
Qui
plus est, tout laisse croire que ces nouvelles règlementations
sont "politiquement motivées": ainsi, on pourrait
de cette façon empêcher, ou à tout le
moins retarder, la publication de bien ces études
qui vont à l'encontre des politiques de l'administration
américaine. Celles qui parlent de l'impact des gaz
à effet de serre, du réchauffement planétaire,
ou de la progression du sida.
Et ce, tout en créant de l'emplois
dans le "secteur" des réviseurs d'études scientifiques...
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