
Le 23 novembre 2004

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Jouer avec la variole
(Agence Science-Presse) - Au
terme d'un débat épineux, un comité
de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a donné
le feu vert à des expériences génétiques
limitées sur le virus de la variole. Un virus éradiqué
depuis 25 ans par une campagne de vaccination mondiale,
et dont les deux échantillons restants dans le monde
font régulièrement surface... dans la littérature
de fiction.
Si la recommandation de ce comité
est acceptée par l'Assemblée générale
de l'OMS l'an prochain, ce sera la première fois
depuis 25 ans que des scientifiques sont autorisés
à jouer avec les gènes de ce virus.
Il y a des années que des groupes
de pression réclament l'élimination des deux
échantillons soigneusement conservés, l'un
au laboratoire à haute sécurité du
Centre de contrôle des maladies d'Atlanta, l'autre
aujourd'hui au centre de recherche VECTOR de Koltsovo, Russie.
D'autres arguent qu'au contraire, il faut conserver ces
échantillons, afin de pouvoir en étudier le
génome si, un jour, un virus cousin devait surgir
quelque part dans le monde (ou pire, et c'est là
le scénario paranoïaque avancé par des
instances américaines, spécialement depuis
le 11 septembre 2001, si devait surgir une souche de la
variole conservée depuis 1979 dans un laboratoire
clandestin).
Toute recherche scientifique impliquant
l'un ou l'autre de ces échantillons doit obtenir
l'approbation du comité aviseur de l'OMS. C'est ainsi
que ce comité a approuvé plus tôt ce
mois-ci trois types de travaux: l'insertion d'un gène-marqueur
dans le virus, le transfert d'un gène de la variole
dans un virus apparenté, et la distribution de petits
fragments de l'ADN de la variole à des laboratoires
et des compagnies travaillant sur des tests diagnostics.
A quoi serviront de telles recherches,
si la variole a été éradiquée
depuis 25 ans? A rien. Mais c'est justement sur le scénario
inverse celui selon lequel des échantillons
de variole existent toujours, là-bas, quelque part
que travaillent notamment les scientifiques de l'Institut
de recherche médicale de l'armée américaine
sur les maladies infectueuses: en insérant dans le
virus un gène responsable de l'émission d'une
protéine fluorescente (ce qu'on appelle un gène-marqueur),
ils veulent mieux comprendre le fonctionnement de ce virus,
ce qui faciliterait en théorie les tests de nouveaux
vaccins.
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