
Le 25 octobre 2004

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Vers Mars en trois mois
(Agence Science-Presse) - Un rayonnement de
plasma adroitement dirigé pourrait envoyer les astronautes
vers Mars et les en ramener en trois mois... plutôt
que deux ans! C'est du moins ce qu'assure une poignée
d'ingénieurs et de scientifiques, et la Nasa y croit
assez pour financer un projet de recherche.
S'ils ont raison, ce n'est pas seulement Mars,
mais tout le système solaire qui verra soudain les
distances raccourcir.
Ceci dit, ils sont loin d'être les seuls
à explorer des "carburants alternatifs". Les moteurs
conventionnels à carburant, qui équipent tous
les engins spatiaux depuis 45 ans, voient approcher la fin
de leur Histoire: pour explorer les planètes les
plus lointaines, ou même pour espérer envoyer
des humains sur Mars ou en orbite de Jupiter, il faudra
trouver un moyen de réduire le temps du voyage.
On parle depuis quelques années du
moteur ionique, lequel a déjà équipé
deux sondes spatiales, l'Américaine Deep Space One,
qui a frôlé une comète en 2001 (voir
ce texte), et l'Européenne Smart-1, actuellement
en route vers la Lune (voir
ce texte). Le principe, avec ce jet de plasma, est similaire:
un jet de particules chargées électriquement
ou ions. Mais il y a une différence majeure:
dans le projet dont il est question ici, ce n'est pas le
vaisseau spatial qui émet un jet d'ions, mais c'est
le jet d'ions qui est dirigé vers le vaisseau spatial.
Autrement dit, on lui fournit la poussée
nécessaire pour se rendre vers son objectif le
jet peut par exemple être émis d'une station
spatiale et alors qu'il approche de son objectif,
un engin automatique, ou une autre station, qui l'attend
en orbite, lui envoie en plein visage un autre jet de plasma,
ce qui le fait ralentir.
La poussée serait d'autant plus forte
que, dans l'espace, il n'y a rien pour ralentir un objet,
une fois qu'il est lancé: ni vent ni air ni gravité.
Mais n'empêche que pour obtenir une poussée
suffisante, il faudrait aussi y mettre le coût: le
"canon" éjectant le plasma devrait avoir des dizaines
de mètres de large, et la "voile" magnétique
recevant en pleine poire ces particules devrait elle aussi
être énorme plus elle est grosse, plus
elle est "touchée" souvent par les particules, donc
plus la poussée augmente.
Un vol d'essai ne coûterait en théorie
que un million$, assure Robert Winglee, de l'Université
de Washington à Seattle, et pourrait avoir lieu d'ici
cinq ans.
Le concept, de son petit nom Mag-Beam (Magnetised
Beamed Plasma Propulsion) était
officiellement présenté la semaine dernière
par Robert Winglee, lors d'un congrès tenu à
l'Institut de la Nasa pour les concepts avancés.
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