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(Agence Science-Presse) - La vente d'ivoire a beau être sévèrement réglementée, quelque 4000 éléphants sont tout de même tués chaque année pour répondre à la demande.

Et à ce chiffre gênant s'ajoute une donnée encore plus gênante: pour la première fois, les plus gros marchés pour l'ivoire de contrebande ne sont plus en Asie, mais en Afrique (dont le Nigeria et le Soudan). Les contrebandiers ont moins de chemin à faire...

Ces données ressortent de deux études publiées simultanément en prévision de la rencontre annuelle de la Convention sur le commerce des espèces en voie de disparition (CITES). Cette rencontre internationale a lieu cette année en Thaïlande... un pays qui, dans un des rapports, est pointé du doigt pour son laxisme.

Pourtant, à première vue, les nouvelles semblent bonnes: la quantité d'ivoire saisie par les douaniers est aujourd'hui légèrement plus élevée qu'en 1995. Mais entre les deux dates, il y a eu des hauts et des bas: l'année 2003 fut ainsi la moins "productive" depuis que le commerce international de l'ivoire est devenue illégal, en 1989.

Et on ne sait pas tout. Seulement 75 pays ont fourni des données au CITES. Même parmi ces 75, les enquêteurs se plaignent de ce que certains Etats connus pour être des centres de la contrebande ne rapportent, étrangement, aucune saisie d'ivoire. Il est vrai que plusieurs de ces pays sont passés, depuis 1989, du statut de simple "exportateur" d'ivoire à celui de transformateur de cette "matière première".

Ces pays figurent aussi parmi ceux qui réclament depuis quelques années que le commerce de l'ivoire soit à nouveau autorisé, alléguant qu'un commerce légal serait moins dangereux pour les éléphants qu'un commerce illégal...

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