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 Le 20 janvier 2005  
  
  
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                      au sommaire des capsules  
                      L'écologie de la peur (Agence Science-Presse) - La disparition des 
                      loups de lAmérique du Nord au siècle 
                      dernier a eu un impact énorme sur tous les écosystèmes. 
                      Du moins, à en juger par l'impact de la réintroduction 
                      des loups gris dans plusieurs parcs nationaux américains, 
                      dont celui de Yellowstone.  Deux études récentes, effectuées 
                      par des chercheurs en sciences forestières de lUniversité 
                      dÉtat de lOregon et publiées dans 
                      le Journal des sciences biologiques et de la gestion 
                      écologique de la forêt, soulignent en effet 
                      que la quasi-extinction du loup gris en Amérique 
                      du Nord semble avoir éliminé le facteur naturel 
                      de "peur" au sein des écosystèmes. 
                      Ce bouleversement aurait engendré un effet en cascade 
                      sur les troupeaux de cerfs, les castors, les poissons, les 
                      oiseaux... et même les cours d'eau! Les chercheurs 
                      nomment cette co-dépendance des différentes 
                      espèces avec les grands prédateurs tels les 
                      loups : "écologie de la peur". L'écologie de la peur met en évidence 
                      un élément longtemps sous-estimé par 
                      les biologistes : au-delà de limpact direct 
                      des prédateurs, il existe aussi un impact indirect: 
                      les autres espèces modifient leurs habitudes dans 
                      les zones où il y a un risque de prédation, 
                      par exemple près des points deau. Ils ny 
                      restent donc que peu de temps, par "peur" des 
                      prédateurs. Or, débarrassés de leffet 
                      de cette menace, les cerfs demeurent plus longtemps en ces 
                      lieux... et finissent par dévorer toutes les plantes! 
                      Les rives des points deau deviennent rapidement désertes 
                      et il y a alors érosion rapide des berges. Les castors 
                      ne trouvent plus darbres pour faire leurs barrages; 
                      les insectes, amphibiens et poissons ne peuvent plus y vivre 
                      faute de la nourriture fournie par les plantes aquatiques; 
                      et les oiseaux marins souffrent du manque de poissons. Tous ces changements avaient été 
                      recensés au parc Yellowstone durant les années 
                      1920, après la disparition des derniers loups. Et 
                      voilà que le processus s'est inversé depuis 
                      la réintroduction des loups dans ce parc.   Capsule 
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