Le 22 juillet 2005
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ITER: le bon côté de l'énergie
nucléaire
(Agence Science-Presse) - S'il remplit tous
les espoirs placés en lui, le réacteur à
fusion qu'on va construire en France aura, dans 50 ans,
complètement changé l'image qu'on se fait
du nucléaire. Mais il faudra y mettre le prix.
En obtenant, après plusieurs mois de
tractations, le site du futur réacteur expérimental
ITER, la France s'engage dans une aventure scientifique
dont bien peu peuvent prétendre connaître l'aboutissement.
ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor),
c'est la fusion nucléaire (au contraire des réacteurs
nucléaires qui fonctionnent sur le principe de la
fission), une énergie encore mal connue et mal contrôlée,
bien qu'elle fasse brûler les étoiles depuis
des milliards d'années.
C'est surtout une énergie nucléaire
dite " propre ", c'est-à-dire
avec très peu de déchets radioactifs. Mais
on n'y est pas encore : aménagement du site de Cadarache,
dans le Sud de la France, transport des matériaux
nécessaires qui oblige a élargir les points
de passage, assemblement des pièces, etc. Il faudra
une bonne décennie avant de faire fonctionner la
machine et une quarantaine d'années avant de confirmer
les données scientifiques.
Pour Jean Jacquinot, chercheur au Commissariat
à l'énergie atomique et fervent défenseur
d'ITER, interrogé lors d'une conférence publique
tenue le 11 juillet à Aix-en-Provence, cette aventure
constitue " l'union de la communauté scientifique
et du tissu industriel ".
Rien de tout cela ne rassure les opposants
au nucléaire, qui critiquent notamment le fait que
Cadarache soit non loin d'une zone sismique. " La
faille de la Durance est bien connue, assure Jean Jacquinot
et fait l'objet d'études quotidiennes. Après
des décennies, nous avons établi des règles
fondamentales de sécurité. Il faut bien se
mettre dans la tête que l'endroit le plus sûr
à l'égard du séisme en Provence, ça
va être à l'intérieur d'ITER."
Ceci dit, le nucléaire classique a
encore de longues années devant lui. Tout comme les
autres énergies: " les gens de la fusion,
poursuit Jacquinot, n'ont pas des rêves hégémoniques.
Nous ne cherchons pas à imposer la fusion. Le problème
de l'énergie va être tellement crucial qu'il
va falloir développer l'ensemble des ressources énergétiques
possibles. Si vous êtes dans une région isolée
avec une petite population dans un endroit où il
y a du soleil, eh bien le solaire conviendra parfaitement.
"
Chaouki Triai
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