
Le 31 octobre 2005

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Des cellules-souches sans controverses
(Agence Science-Presse) - L'idée de
rendre les cellules-souches acceptables aux groupes religieux
était originale, mais avait peu de chances de réussir.
Même "éthiques", les cellules-souches ne passent
pas la rampe chez ceux qui ont d'ores et déjà
décrété leur interdiction.
Deux groupes américains ont en effet
annoncé plus tôt ce mois-ci, dans la même
édition de la revue britannique Nature, deux
méthodes par lesquelles, chez des souris, ils ont
créé des cellules-souches d'embryons, sans
détruire les embryons. Or, l'opposition à
toute recherche sur les cellules-souches, chez les groupes
ultra-conservateurs, provient de là: pour obtenir
ces fameuses cellules, il faut détruire un embryon.
Les biologistes du développement Rudolf
Jaenisch et Alexander Meissner, de l'Institut Whitehead
au Massachusetts Institute of Technnology, ne se sont pas
lancés sur cette piste pour trouver une façon
satisfaisante de poursuivre leurs recherches. Ils prennent
même soin de préciser qu'ils n'avaient "aucune
objection morale" à mener des recherches sur les
cellulles-souches prélevées sur des embryons
humains. Mais ils ont bel et bien suivi cette piste dans
l'espoir de briser l'impasse politico-religieuse.
Ils ont donc choisi d'expérimenter
une méthode n'existant jusque-là que sur papier,
le transfert nucléaire altéré: par
cette méthode, il serait théoriquement possible
d'obtenir la formation de cellules-souches, mais pas un
embryon viable. Autrement dit, on
se retrouverait avec un amas de cellules incapable de donner
naissance à un être vivant, mais ces cellules
posséderaient tout de même les caractéristiques
des cellules-souches, ces cellules capables par la suite
de se transformer en n'importe quel des organes ou des tissus
de notre corps.
Mais outre que leur recherche laisse des questions
scientifiques en suspens, elle laisse aussi des questions
morales en suspens, puisque l'amas de cellules ainsi créé
correspondrait malgré tout à la stricte définition
d'un embryon. Un embryon sévèrement handicapé,
mais un embryon tout de même.
Ceci dit, si la Maison-Blanche ne change pas
d'opinion, le public, lui, évolue: selon un sondage
rendu public à la mi-octobre par le Centre de génétique
et de politiques publiques de l'Université Johns
Hopkins (Baltimore), les deux tiers des Américains
seraient maintenant favorables à un usage accru des
cellules souches d'embryons dans la recherche médicale.
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