
Le 13 juin 2006

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La réalité virtuelle au service de la
médecine
BREST (Agence Science-Presse) - À lécran,
une aiguille pénètre la membrane et diffuse
son poison dans les veines. Sensuit une réaction
en chaîne qui provoquera lirritation de tout
le système. Cette image dune réaction
durticaire dun millimètre de peau humaine
a été réalisée par le doctorant
Gireg Desmeulles, de lÉcole nationale des ingénieurs
de Brest... mais elle n'existe que sur ordinateur.
Contrairement aux modèles informatiques
classiques, chaque élément illustré
ici est autonome. De sorte que, comme pour lexpérimentation
en éprouvette, il est possible de changer les paramètres
sans arrêter lexpérience et surtout,
sans tout reprogrammer !
La méthode, dite in virtuo,
est développée au Centre européen de
la réalité virtuelle (CERV), rattaché
à lÉcole nationale des ingénieurs
de Brest. Ces chercheurs ont mis au point une méthode
pour créer des modèles informatiques qui imitent
une cellule et son environnement et simulent des phénomènes
biologiques complexes: une réaction urticaire par
exemple. Ultimement, les expérimentations in virtuo
permettraient de tester de nouvelles hypothèses pour
mieux préparer des expérimentations réelles.
On y gagnerait temps et argent.
" Les limites de in virtuo sont
celles des connaissances des biologistes", explique
le maître de conférence en informatique et
dirigeant de léquipe dEcosystémique
et biologie virtuelle, au CERV, Vincent Rodin. Pour
développer ce programme, le CERV a dû travailler
sur des problématiques qui touchent aussi bien à
limmunologie qu'à la cancérologie, lergologie
et la dermatologie.
Mais par-dessus tout, ce programme doit pouvoir
être autonome et évoluer par lui-même...
comme un virus informatique! " Une fois que le
programmeur a construit le virus, il le laisse aller dans
la "nature" et le laisse évoluer, il ne lui appartient
plus ", donne en exemple Vincent Rodin.
Les modèles classiques informatiques,
dits in silico, ne peuvent travailler sur de multiples
échelles, par exemple du niveau de la plus petite
molécule jusqu'à celui de l'humain. Un modèle
informatique dit In silico agit donc comme si toutes
les réactions chimiques ont lieu au même instant,
alors que in virtuo reproduit lenchaînement
de la réaction. " De plus, il peut y avoir une
modification dune fois à lautre. Nous
sommes capables de modéliser le hasard en choisissant
aléatoirement les éléments qui arrivent
en premier dans la réaction ", explique Vincent
Rodin. Bref, le virtuel se confond de plus en plus avec
le réel...
Marie-Hélène Verville
Le billet d'avion et le séjour en
France ont été rendu possibles par une bourse
du Consulat général de France à Québec,
de l'Office franco-québécois pour la jeunesse
et d'Algorithme Pharma.
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