
Le 27 mars 2006

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Connaissez-vous les séismes glaciaires?
(Agence Science-Presse) - Vous ne risquez
pas de vivre un séisme glaciaire, à moins
de vivre vous-même sur un glacier. Mais voici en quoi
consiste cette notion étrange apparue dans la foulée
des dernières études sur le réchauffement
des calottes glaciaires (voir
le texte principal).
Pourquoi un glacier bouge-t-il?
C'est la question par laquelle il faut commencer. Il a
fallu les derniers progrès technologiques pour en
avoir un portrait plus précis. La glace, en fondant.,
"lubrifie" en quelque sorte le roc sur lequel repose le
glacier, et favorise son déplacement: celui-ci "glisse"
en quelque sorte plus vite.
Un glacier accélère-t-il ou fond-il simplement
plus vite?
Un mélange des deux. Toutes les études de
la dernière décennie pointent vers une diminution
de la taille et de l'épaisseur des glaciers, autant
ceux de l'Arctique et de l'Antarctique que ceux des montagnes.
Mais ils bougent également. Et
l'accroissement de la fonte leur procure plus de "lubrifiant",
donc, ils bougent plus vite.
Comment un glacier peut-il provoquer un séisme?
Même si ce n'est "que" de la glace, un glacier est
tout de même une masse de plusieurs millions de tonnes.
Or, une masse de plusieurs millions de tonnes qui se déplace,
même si ce n'est que de quelques centimètres
par année, est capable d'arracher des flancs de montagnes.
"L'arrachage" peut prendre des années, mais il finit
tôt ou tard par atteindre un point de rupture: c'est
ce qui provoque le séisme.
Ce séisme est-il perceptible?
Par les instruments, chaque fois, mais par les humains
aussi, parfois. La semaine dernière dans Science,
Göran Ekström, de l'Université Harvard,
décrivait une secousse de l'ordre de 5 à l'échelle
de Richter, causée par le déplacement de 10
mètres d'une paroi de glace de la hauteur de l'Empire
State Building et de la taille de l'île de Manhattan!
Y aura-t-il davantage de séismes?
Si la tendance se maintient, oui. Plus la température
augmente, plus la fonte s'accélère et plus
les glaciers bougent. Entre 1993 et 2002, Ekström et
son équipe ont calculé 6 à 15 séismes
glaciaires. Mais le total a grimpé à 20 en
2003, à 23 en 2004 et à 32 dans les 10 premiers
mois de 2005. Ces chiffres ne font que confirmer que la
glace fond bel et bien plus vite que prévu au Groenland
et en Arctique.
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