Semaine du 2 juin 1997
En manchette cette semaine: Les dinosaures ne sont pas disparus A lire également: Section spéciale: La science d'ici et d'ailleurs: Archives
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(ASP) - Les mystères de la conscience semblent un peu moins brumeux, écrit le New Scientist dans sa dernière édition. Une équipe de spécialistes du cerveau est parvenu à établir une distinction entre deux choses qui appartenaient jusque-là au domaine de la théorie: la conscience de savoir quelque chose, la conscience de s'en souvenir. Deux "mécanismes" distincts, qui produisent chacun, a-t-on découvert, une forme d'activité cerébrale qui leur est propre. L'équipe a fourni à 16 personnes 24 groupes de mots liés entre eux (comme "sommeil", "fatigue", "ronflement", etc.). Trente minutes plus tard, les "cobayes" ont reçu une nouvelle liste contenant certains des anciens mots et certains mots nouveaux. Ils devaient alors pointer les mots qu'ils se souvenaient avoir vu, ceux qu'ils ne se souvenaient pas avoir vu, et ceux qu'ils croyaient ne jamais avoir vu, pendant que leur activité cerébrale était enregistrée sur un électroencéphalogramme. "Avoir conscience de se souvenir" (consciously remembering) et "avoir conscience de savoir" (consciously knowing) ont produit deux tracés très différents. Pour ce qui est de prendre l'âme en photo, là, par contre...
Notre père à tous (ASP) - Une découverte dans une caverne d'Espagne pourrait bien représenter un pas en avant dans la connaissance de nos lointains ancêtres. Dans un article paru dans la dernière édition de la revue Science, les chercheurs affirment que des ossements vieux de 800 000 ans seraient ceux d'un ancêtre commun à nous et à l'homme de Néanderthal. Depuis la découverte de ce dernier au XIXe siècle, sa lignée était toujours demeurée une énigme. La cinquantaine d'ossements mis à jour dans la caverne espagnole appartiennent à six individus. Ils constituent les ossements humains les plus anciens jamais découverts en Europe, et à ce titre, représentent également quelque chose de nouveau: on croyait jusqu'ici que l'Homo Erectus, originaire d'Afrique, n'avait émigré en Europe qu'il y a 500 000 ans. De là, il aurait évolué en deux branches: l'Homo Sapiens et l'homme de Néanderthal. Ce dernier, notre plus proche cousin, s'est mystérieusement éteint il y a 35 000 ans. "L'Homo Antecessor", comme les Espagnols voudraient nommer leur découverte, présente des caractéristiques faciales communes à l'Homo Sapiens et au Néanderthalien. Certains experts sont toutefois sceptiques devant cette découverte, préférant attendre que d'autres recherches viennent la confirmer. Ce type de controverse est de toute façon fréquent en paléoanthropologie -la science qui étudie nos ancêtres préhistoriques. Pas plus tard qu'en décembre dernier, de nouvelles découvertes démontraient, à la surprise de plusieurs, que certains représentants de l'espèce Homo Erectus, notre ancêtre africain d'il y a un million d'années,auraient été encore en vie il y a 27 000 ans -et aurait donc partagé certains habitats avec l'Homo Sapiens.
Les clones pour sauver la planète (ASP) - Les clones pourraient-ils sauver les espèces en voie de
disparition? C'est la question provoquante que pose le biologiste Jon Cohen,
dans la revue Science. Avec d'autres collègues, il donne en exemple
des cellules congelées au Centre pour la reproduction des espèces
menacées du zoo de San Diego, et se fait le défenseur de la
thèse suivant laquelle les tigres de la Chine du Sud, les chevaux
de Przewalski et d'autres espèces pourraient être sauvées
grâce au clonage. Depuis l'annonce du premier clonage d'un animal
adulte ce printemps (voir la manchette du xxx), de nombreux pays débattent
de la légitimité d'imposer un embargo sur toutes les recherches
de ce type.
La comète tombe à l'eau (ASP) - La
Terre est bombardée en permanence par des milliers de minuscules
météorites, un processus qui pourrait être responsable
de la présence d'eau sur notre planète. C'est la thèse
qu'a avancé un physicien de l'Université de l'Iowa, Louis
Frank, devant les participants au congrès de l'Union géophysique
américaine. Au
moins vingt par minutes, soit un objet toutes les trois secondes, précise-t-il.
La grande majorité sont trop petits pour être visibles à
l'oeil nu, mais des photos prises par le satellite Polar de la Nasa auraient
permis d'identifier des "trous" dans l'atmosphère, qui
seraient la trace laissés par des passages récents. La théorie,
que Louis Frank avait présenté pour la première fois
en 1986, n'est pas facile à corroborer -il faudrait un échantillon
de ces micro-comètes, ce qui n'est pas facile puisque si elles existent,
elles se désintègrent en tombant dans l'atmosphère,
les quelques particules d'eau survivantes achevant leur course sous forme
d'humidité. Sur une période de 10 000 ans, ces comètes
seraient responsables d'un ajout... d'un pouce d'eau sur la planète
Terre.
(ASP) - Un groupe de scientifiques britanniques menés par le célèbre Stephen Hawking a financé un super-ordinateur dont le but serait de percer, rien de moins, "les mystères de l'Univers". Ordinateur qu'ils ont baptisé, en toute humilité, Cosmos. La machine sera alimentée en images du télescope spatial Hubble, et aura pour tâche de tenter d'en tracer des modèles expliquant l'évolution de l'Univers, et de "simuler" différentes théories sur sa création et sa structure, passée et future. Pour Hawking, confiné à une chaise roulante par la maladie de Lou Gherig depuis de 30 ans, il suffirait de quelques jours à Cosmos pour interpréter des montagnes de données sur lesquelles des humains auraient passé des semaines, voire des mois.
(ASP) - Difficile de croire que cette nouvelle ne remonte pas au siècle dernier. Un groupe d'experts internationaux en épidémies affirme que la campagne d'élimination de la lèpre d'ici l'an 2000 qu'a lancé l'Organisation mondiale de la santé est irréaliste. La maladie affecte les régions les plus éloignées des pays les plus pauvres, et les subventions sont déjà en train de diminuer, les organismes qui les distribuent étant convaincues que la lèpre est presque chose du passé. On croit que 1,3 millions de personnes dans 60 pays seraient actuellement atteintes de cette très ancienne maladie.
(ASP) - "Le cholestérol est essentiel au développement de l'embryon." C'est avec cette phrase-choc qu'un groupe de biologistes américains a annoncé sa découverte dans la revue Science: ces molécules honnies, mieux connues pour leur implication dans les maladies cardiaques, donnent un coup de main à un groupe de protéines dont le rôle est de dire aux cellules de l'embryon comment elles doivent se former. En fait, sans l'entrée en scène de la molécule de cholestérol, la protéine ne peut pas livrer son message» à la cellule.
(ASP) - La technologie développée pour les satellites-espions
servira... à détecter le cancer du sein! Au fil des ans, les
médecins avaient essayé plusieurs méthodes pour diagnostiquer
ce cancer, mais aucune n'était suffisamment précise. En revanche,
les programmes informatiques mis au point pour identifier les cibles ennemies
sur les photographies de satellites-espions et guider les missiles seront
expérimentés dans cinq hôpitaux américains dans
l'espoir de mieux viser» les tumeurs cancéreuses. C'est la
guerre des étoiles, mais sous microscope... Certaines de ces capsules peuvent être lues chaque semaine dans Hebdo-science et technologie, la publication de l'Agence Science-Presse. D'autres sont inédites. Restez à l'écoute!
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