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Décès d'un mentor
(ASP) - On en parle comme du père de la Révolution
tranquille, et le qualificatif n'est pas exagéré
: le père Georges-Henri Lévesque, en fondant en
1938 la Faculté des
sciences sociales de l'Université Laval -la première
du genre au Québec- allait devenir l'homme derrière
la formation universitaire de toute une génération
de futurs décideurs québécois -ceux qui,
deux décennies plus tard, piloteraient certains des plus
grands changements sociaux que le Québec ait jamais connu.
Les René Lévesque, les Paul Gérin-Lajoie
(création du ministère de l'Education au début
des années 60), les Paul-Emile Lapalme et autres jeunes
libéraux, tous passés sous son aile, seront en
effet derrière les bases du programme électoral
qui mena à l'élection, le 22 juin 1960, du premier
ministre Jean Lesage.
Le père Georges-Henri Lévesque, dominicain de
son état, est donc décédé ce samedi,
15 janvier, un mois avant son 97e anniversaire. Le vieux cliché
: " avec lui, c'est une page d'histoire qui est tournée
", n'est pas exagéré. Créer cette Faculté
il y a 50 ans n'avait rien d'évident dans le Québec
d'alors, et encore moins s'entêter à y former de
jeunes intellectuels tout au long du règne du premier
ministre Maurice Duplessis, lui qui ne manquait pas une occasion
de taper sur ces " intellectuels " et ces " sociologues
".
Né à Roberval en 1903, entré chez les
Dominicains en 1923, ordonné prêtre en 1928, études
en théologie (1924-1930) au Québec puis en sciences
sociales en France, couronnées en 1933 par un diplôme
supérieur en sciences sociales à l'Université
de Lille (l'équivalent d'un doctorat), le rôle du
père Lévesque ne s'est pas arrêté
à l'Université Laval. Doyen de l'Ecole des sciences
sociales de 1938 à 1955, il en profite pour contribuer
à l'essor de l'éducation des adultes, au développement
des mouvements coopératifs, en plus de militer pour l'essor
d'une élite artistique et littéraire. Ce dernier
cheval de bataille lui valut d'être nommé par le
premier ministre du Canada Louis Saint-Laurent au sein de la
commission
Massey, une commission royale d'enquête sur les arts,
les sciences et lettres au Canada (1949-1951), qui donnera naissance
au Conseil des arts du Canada -dont le père Lévesque,
encore lui, fut le premier vice-président (1957-1962).
Et alors qu'il envisageait la retraite, en 1963, ses supérieurs
lui demandèrent de partir pour l'Afrique, fonder à
Kigali l'Université nationale du Rwanda. Il en fut le
recteur jusqu'en 1972.
Les tragédies des dernières années là-bas,
lesquelles, à plus d'un égard, marquaient un échec
du travail accompli par les missionnaires et les enseignants
européens et québécois, l'attristèrent
beaucoup, selon les porte-parole dominicains. Mais de lui-même,
il fut difficile, depuis 10 ans, d'obtenir beaucoup de paroles
: les entrevues accordées aux journalistes, y compris
à l'occasion de son 90e anniversaire, furent rarissimes,
l'homme disant préférer terminer ses jours dans
le calme de sa retraite.
(16 janvier)
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