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Victoire sur un mal québécois
(ASP) - C'est une maladie qui frappe relativement peu de gens
dans le monde, mais qui est beaucoup plus présente au
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Une maladie héréditaire,
que les habitants d'aujourd'hui doivent à leurs premiers
ancêtres venus s'installer dans la région. Et des
chercheurs québécois viennent d'identifier la substance
coupable.
La maladie s'appelle la tyrosinémie, une maladie héréditaire
du foie et des reins, qui se caractérise par un mauvais
fonctionnement de ceux-ci. Un enfant sur 1850 en souffre dans
la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Cela constitue la
plus haute incidence au monde, la moyenne dans le reste du globe
étant plutôt de 1 sur 100 000, et de 1 sur 16 000
dans l'ensemble du Québec. Environ 40% des enfants victimes
de tyrosinémie auront un cancer du foie en bas âge.
Les autres éprouveront des problèmes de foie ou
des crises nerveuses pouvant parfois mener à l'automutilation.
La maladie est causée par une défectuosité
d'un gène qui, en temps normal, doit produire une enzyme,
la fumaryl acétoacétate hydrolase ou FAH. Cette
enzyme a pour fonction de dégrader la FAA, la fameuse
substance qui est au centre de la découverte de l'équipe
de Robert Tanguay, de la Faculté de médecine de
l'Université Laval. C'est la FAA qui cause la tyrosinémie.
En conséquence, lorsque ce gène, à la suite
d'une mutation, devient «défectueux», l'enzyme
FAH qu'il produit ne peut plus réduire en morceaux la
FAA. Celle-ci s'accumule alors dans le corps, entre autres dans
le foie, où elle favorise l'apparition de cellules cancéreuses.
On connaît 34 mutations associées à la
tyrosinémie, mais «une seule se retrouve dans le
bagage génétique des gens de cette région
», explique Robert Tanguay. Cette situation est principalement
due à la colonisation de la région du Saguenay
Lac-Saint-Jean, qui s'est faite de façon relativement
isolée.
A l'heure actuelle, les malades ont deux choix: une transplantation
du foie, ce qui les obligera à prendre toute leur vie
des médicaments destinés à éviter
le rejet, ou un médicament, le NTBC, auparavant utilisé
comme insecticide, dont l'efficacité à long terme
est mal connue. Ce dernier agit en bloquant la production de
FAA à une certaine étape de sa fabrication.
Selon Robert Tanguay, grâce à cette connaissance
acquise sur la FAA, deux nouvelles avenues de traitement pourront
être envisagées: la thérapie génique,
qui consiste à tenter de réparer le mal en réparant
les gènes, ou le développement d'une substance
qui viendra bloquer la production de la FAA tout juste avant
la dernière étape de sa fabrication. Cette éventuelle
substance, prise seule ou en combinaison avec le NTBC, pourrait
augmenter les chances de guérison des jeunes malades.
Anouk Gingras
(31 janvier)
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