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Pour une archéologie expérimentale
Ce n'est pas tout de déterrer des traces d'habitations anciennes,
de poteries, d'outils. Comment les Amérindiens s'y prenaient-ils
pour fabriquer cela, pour tanner leurs peaux, quelles techniques utilisaient-ils
pour faire du feu, cultiver, chasser?
La réponse pourrait s'appeler Wabistigwiak, un projet de Centre
de recherche en archéologie expérimentale, actuellement en
démarrage au Québec. Il devrait être en fonction à
l'été 2000, espère un des promoteurs, l'archéologue
et préhistorien Yves Chrétien, venu présenter le projet
lors de la semaine d'Archéologie du Cercle de ressources en archéologie
(ARCRA), qui se déroulait du 8 au 12 mars, à l'Université
de Montréal.
"L'archéologie expérimentale est un nouveau domaine
scientifique visant à comprendre les modes d'utilisation et de fabrication
des objets". En archéologie expérimentale, le chercheur
tombe donc dans le pratico-pratique: par exemple, il fabrique lui-même
arcs et flèches, en utilisant les bois disponibles à cette
époque.
Wabistigwiak devrait s'établir à Québec. Yves Chrétien
voudrait installer ce centre de recherche dans d'authentiques campements
amérindiens meublés. Certains chercheurs seraient en même
temps des animateurs costumés. Petits et grands seraient invités
pour assister à la préparation de pirogues, au travail des
outils de cuir, à l'entretien des habitations..."Il s'agirait
donc à la fois d'un centre de recherche, d'une machine à voyager
dans les temps et d'un musée vivant."
Caroline Julien
(11 mars 1999)
Les vrais gagnants de la crise de verglas
MONTREAL - Le verglas exceptionnel de l'an dernier a eu un impact certain
sur des populations d'insectes dans les érablières. Les prochaines
années permettront de préciser la tendance, ajoute George
Pelletier, entomologiste au Service Canadien des Forêts, au terme
de la première année d'une étude entomologique quinquennale.
Jusqu'à présent, le verglas aurait surtout affecté
-à la hausse!- les populations d'insectes suceurs qu'on appelle saproxylophages,
dont le nombre moyen d'individus est passé de 26 dans les sites peu
affectés par le verglas à 378 dans les sites très affectés.
"Ces insectes se nourrissent normalement de nectar de fleurs, mais
nous pensons que les blessures provoquées par le verglas sur les
pousses d'érables les ont attirés: ils ont dû se nourrir
de la sève jaillissant de ces blessures".
Même constat pour les insectes nectivores (qui se nourrissent de
nectar), dont le nombre passe de 2 à 23 dans les sites fortement
affectés, et chez les insectes nécrophages (qui se nourrissent
de cadavres), dont le nombre moyen a doublé. "La couche de glace
ayant épaissi, la mortalité a probablement augmenté
chez les rongeurs, ce qui pourrait avoir favorisé la multiplication
des nécrophages au printemps dernier.
Pour d'autres populations par contre, les chercheurs n'ont pas enregistré
de modification significative. "Dans certains cas, l'effet se fera
sentir dans les prochaines années. Les perceurs de bois (xylophages)
pourraient proliférer à partir de l'année prochaine,
là où le verglas a altéré la santé des
arbres, puisque les arbres malades sont plus susceptibles d'être attaqués
par cette catégorie d'insectes", explique Georges Pelletier.
Caroline Julien
(5 mars 1999)
Chaire en génétique moléculaire
MONTREAL - L'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM)
est plus riche de 750 000$, grâce à un don de la compagnie
pharmaceutique Glaxo Wellcome destiné à créer une chaire
en génétique moléculaire. Son premier récipiendaire
sera le Dr Jacques Drouin, directeur du laboratoire de génétique
moléculaire à l'IRCM, et particulièrement intéressé
par le développement embryonnaire, l'expression des gènes
et la maladie de Parkinson.
(4 mars 1999)
Respirer par la peau
MONTREAL - Un chercheur de McGill a découvert un mammifère
respirant par la peau: c'est une première dans l'histoire de la science.
"Comment peuvent-ils être en vie?", s'est demandé
Jacopo Mortola en observant après leur naissance de minuscules marsupiaux
australiens, appelés dunnarts de Julia Creek. "Ces bébés
ne semblent pas respirer: leur poitrine ne bouge pas!" Dans un article
paru la semaine dernière dans l'hebdomadaire scientifique Nature,
Jacopo Mortola et deux collègues australiens expliquent pourquoi:
ce mammifère respire par la peau.
Jusqu'aujourd'hui, on a toujours jugé impossible qu'un mammifère
puisse survivre en respirant, même partiellement, par sa peau. Certes,
des espèces d'amphibiens respirent ainsi, mais ces animaux sont à
sang froid et ont une peau mince; ils n'ont donc pas à dépenser
autant d'énergie et d'oxygène que nous dans ce processus appelé
thermorégulation.
Chez le dunnart de Julia Creek, pas de problème de thermorégulation:
"tout comme le kangourou et tous les autres marsupiaux, il grandit
au chaud dans la poche maternelle, ce qui réduit sa consommation
en oxygène. En plus, il est minuscule, l'un des plus petits bébés
au monde: après une gestation de 13 jours, il mesure 4 millimètres
de long et pèse 17 mg, soit la grosseur d'un grain de riz. C'est
malgré tout une très grande surface de peau pour un tout petit
volume d'oxygène, sans parler de cette peau si mince qu'elle laisse
entrevoir son squelette et ses organes internes.
Et aucun doute possible, il s'agit bel et bien d'un mammifère:
"il a des mamelles, une peau couverte de poils, des poumons, un coeur
à quatre cavités, un encéphale." Mais la question
est intéressante, poursuit le chercheur de McGill. Après tout,
la distinction entre mammifères, amphibiens, vertébrés,
invertébrés, homéothermes, poïkilothermes, a été
établie par l'homme. Dans la nature, cette classification n'est pas
aussi rigide qu'on le voudrait."
(2 mars 1999)
N'oubliez pas les blessés de la route
MONTREAL - Il n'y a pas que le sida, le cancer et les maladies cardio-vasculaires,
lance Claire Laberge-Nadeau: les problèmes de santé reliés
aux accidents de la route constituent un problème largement sous-estimé
en santé publique.
Pour la directrice du Laboratoire sur la sécurité des transports,
du Centre de recherche sur les transports de l'Université de Montréal,
la sécurité routière était déjà,
dans les années 70, le problème de santé publique le
plus criant. "La route faisait alors 2200 morts et des dizaines de
milliers de blessés par année, déclare-t-elle au journal
Forum. Pourtant, il a fallu attendre 15 ans avant que le ministère
des Transports décide de faire de la prévention des accidents
sa priorité."
Or, si aujourd'hui, le nombre d'accidents mortels a diminué considérablement
(de 60% depuis 1979), grâce en bonne partie à ces campagnes
de prévention, le nombre de blessés graves, lui, a diminué
de façon beaucoup moins nette (16% seulement). Quand on sait que
certaines de ces blessures entraînent des séquelles permanentes
ou des coûts sociaux importants (une blessure au cou peut signifier
un congé de maladie de six mois), il devrait y avoir là matière
à réflexion, insiste la chercheure.
(2 mars 1999)
Pour freiner l'exode des chercheurs
QUEBEC - L'Université Laval a lancé un fonds de soutien
aux jeunes chercheurs en santé, dans l'espoir de freiner leur exode
vers les Etats-Unis. Chaque année, des stagiaires post-doctoraux
incapables de trouver un emploi ou de nouvelles sources de financement au
Québec, décident de passer chez nos voisins du Sud. Le fonds
Wilbrod-Bhérer, qui sera constitué au moyen d'une campagne
de financement, espère être riche de 10 millions$ d'ici 10
ans.
(2 mars 1999)
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