En manchette cette semaine
Les capsules de la semaine
Archives des capsules québécoises

LE KIOSQUE
Pour savoir quoi lire en science cette semaine
Qui sommes-nous?

Retour à
la page d'accueil

La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence
Science-Presse

|
Scandale: les femmes fument!
MONTREAL - Du moins, c'était un scandale en 1914, rappelle la
revue Interface dans son dernier numéro. Un candidate au doctorat
à l'Université McGill, Jarrett Rudy, s'est intéressé
à la consommation du tabac à Montréal au début
du siècle, et est notamment tombé sur un rapport d'une commission
d'enquête qui, en 1914, révélait, à la surprise
générale, que dans les fumoirs des maisons riches, les femmes
de la haute bourgeoisie fumaient des cigarettes, parfois parfumées
à la violette. Il faut dire qu'à cette époque, il était
communément admis que les femmes ne fumaient pas -c'était
très mal vu! Il faudrait attendre 1927 pour que des étudiantes
de McGill signent une pétition pour obtenir un fumoir dans la résidence
des femmes.
Ceci dit, le fait que le tabac soit toléré pour les hommes
ne signifiait pas qu'on n'était pas conscient des risques, souligne
Rudy: la plupart des journaux médicaux de 1895 à 1930 parlent
des dangers du tabac et condamnent les abus qui, selon les auteurs, causent
l'hypertrophie du coeur, les pertes de mémoire et... le cancer des
lèvres. Pour les fumeurs de pipe. Le tabac était jugé
tout particulièrement néfaste pour les enfants -mais on ne
parlait pas de "fumée passive": par "enfants",
on entendait alors "adolescents". Ceux qui fumaient.
(14 avril 1999)
Oubliez les somnifères
QUEBEC - Les somnifères ne sont pas à proprement parler
inefficaces. Mais pour lutter contre les problèmes d'insomnie chez
les personnes âgées, rien ne vaut un bon traitement psychologique.
Dixit les psychologues.
Le Dr Charles Morin, de l'Ecole de psychologie de l'Université
Laval et ses collègues du Collège de médecine de Virginie,
ont testé, pendant deux ans, trois méthodes contre l'insomnie:
le somnifère classique, un traitement comportemental et une combinaison
de ces deux stratégies. Le traitement comportemental a pour but,
comme son nom l'indique, de modifier les comportements: dans ce cas-ci,
on tente de corriger d'une part certaines croyances (par exemple, qu'il
est indispensable de dormir huit heures par nuit) lesquelles ont souvent
pour conséquence d'accroître le stress de l'insomnie; d'autre
part, on tente de faire acquérir aux "cobayes" certaines
habitudes: par exemple, aller au lit uniquement quand on est fatigué;
sortir de la chambre si le sommeil ne vient pas après 15 ou 20 minutes.
Dans le Journal of the American Medical Association, les chercheurs
rapportent que les gains étaient les plus importants du côté
de ceux qui avaient subi le traitement comportemental, tandis que le groupe
"somnifères" n'avait pas progressé. "Les somnifères
ont leur place dans le traitement de l'insomnie, explique Charles Morin,
mais à court terme seulement. A plus long terme, ils créent
un problème de dépendance."
(14 avril)
L'Attitude gagnante?
PARIS - Après la littérature, le théâtre et
les arts plastiques, c'est maintenant notre technologie que le Printemps
du Québec présente aux Français. L'exposition "L'Attitude
Nord" qui a ouvert ses portes le 6 avril à Paris, entend souligner
la créativité technologique et économique de la société
québécoise. Une technologie distincte, nous dit-on, en raison
des contraintes imposées par le climat.
Le thème rassembleur est celui des espaces. Les grands espacessauvages,
bien sûr -il faut bien retenir l'attention des cousins!- mais aussi
des espaces virtuels.
La première partie de l'exposition, plus symétrique, évoque
la maîtrise des espaces naturels, leur gestion décrite comme
"raisonnée". On y parle de géomatique, d'architecture
adaptée au froid, de méthodes biologiques de filtration et
de décontamination des sols, d'une nature à conquérir
et à protéger -pas d'allusions à L'Erreur boréale
ici! Espaces énergétiques, également: l'incontournable
réseau hydroélectrique, mais aussi des prototypes de véhicules
de l'avenir.
La seconde partie, plus désordonnée celle-là, met
l'accent sur l'humain. Le visiteur, confronté à lui-même
par des miroirs, est invité à examiner plus à fond
son propre corps. Des écrans expliquent la télémédecine;
d'autres, les frontières de l'organogénèse. Le Québec
des inforoutes clôt le parcours: les meilleurs cédéroms
et logiciels y sont en démonstration.
La muséographie est remarquable. Bornes interactives, ordinateurs
et téléphones sont omniprésents. Pour le concepteur
André Delisle, le projet se devait d'être présenté
"à la façon du Québec", ce qui signifie,
pour lui, "de manière visuelle et animée". Quatorze
jeunes animateurs accueillent les visiteurs. Ceux-ci peuvent aussi profiter
de la Place jeunesse et du Centre d'affaires, deux salles où sont
organisés vidéoconférences et colloques.
S'il ne fait aucun doute que l'exposition séduira par sa créativité,
on ne peut pas ne pas remarquer la présence imposante d'une soixantaine
d'entreprises exposantes. Hydro-Québec est d'ailleurs le principal
commanditaire, et ça se sent. Économie oblige, le Québec
a un peu transformé le Palais de la Découverte en Palais du
Commerce...
"L'Attitude Nord"
Palais de la Découverte, Paris
Du 6 avril au 20 juin 1999
Olivier Lagueux
(13 avril 1999)
La médecine au féminin
Invasion féminine en médecine! Sous le titre "La révolution
tranquille", L'actualité médicale consacre une
bonne partie de son édition du 31 mars au nouveau portrait qui se
dégage lentement mais sûrement de la profession médicale
chez nous: un portrait où il ressort que le médecin du XXIe
siècle sera... une femme.
D'ores et déjà, la majorité des omnipraticiens de
moins de 40 ans sont des femmes. Sur l'ensemble des médecins, on
compte aujourd'hui 26% de femmes, et on devrait en compter 36% en 2011.
"Or, commence la revue en page couverture, leur pratique, on l'a souvent
dit, est différente de celle de leurs confrères. Plus préventive,
plus axée sur la dimension humaine de la relation avec le patient,
leur façon de pratiquer la médecine entretient cependant des
relations troubles avec le pouvoir et la recherche."
Les femmes médecins manquent-elles d'ambition? A cela, la présidente
du Collège québécois des médecins de famille,
Johanne Blais, répond qu'elles ont plutôt tendance à
ne pas avoir exclusivement un plan de carrière, mais "un plan
de vie, qui comprend une place pour la carrière".
Est-ce une erreur que de croire que la pratique médicale des femmes
soit différente de celle des hommes? Là-dessus, les réponses
sont plus ambiguës, bien que la majorité s'entendent pour dire
que, oui, il y a des différences. "Il y a des domaines qui nous
attirent spontanément", suggère la pathologiste Louise
Rochon; ma pratique est essentiellement différente parce que je suis
mère de famille, souligne la gynécologue Marie-France Lambert,
mais pour le reste "c'est essentiellement une question de personnalité";
"les femmes ont tendance à faire plus d'heures en cabinet et
moins d'urgence que les hommes", évalue l'omnipraticienne Lise
Sainte-Gelais.
Dans tous les cas, le profil statistique est impressionnant: lorsqu'on
examine le nombre de diplômes en médecine accordés par
des universités canadiennes entre 1975 et aujourd'hui, le nombre
de femmes n'a jamais cessé d'augmenter... alors que le nombre d'hommes
n'a jamais cessé de diminuer!
(9 avril)
Des plantes de perlimpinpin?
Les résultats de deux études indépendantes révèlent
que certains produits à base de deux des plantes médicinales
les plus en demande au Canada, ne contiennent que peu ou pas d'ingrédients
actifs.
L'enquête, menée pour le compte de la compagnie pharmaceutique
Wampole sur 12 marques différentes de Millepertuis et de Ginkgo biloba,
révèle d'importantes différences entre ce qui est inscrit
sur l'étiquette et ce qui se trouve vraiment dans le produit. Alors
que l'étiquette annonce la présence de l'une ou l'autre de
ces plantes médicinales, les analyses révèlent plutôt
que le produit n'en contient pas du tout, ou en contient une quantité
infime -si infime que, dans certains cas, elle est inférieure aux
normes de l'industrie.
"Les consommateurs achètent ces produits croyant que le gouvernement,
les fabricants et les pharmaciens en ont vérifié la qualité,
alors que ce n'est pas toujours le cas", souligne dans son communiqué
le directeur général de Wampole Canada.
(7 avril 1999)
Ceci n'est pas un vibrateur
SHERBROOKE - Pour mesurer les vibrations des bâtiments et autres
structures, rien de mieux qu'un laser: le Groupe de recherche en acoustique
de l'Université de Sherbrooke (GAUS) a fait l'acquisition d'un vibrateur,
mais pas du genre courant: un VibraScan de fabrication allemande, unique
en son genre au Canada, au coût de 250 000$.
C'est en fait un scanner, qui fonctionne au moyen d'un laser dont l'extrême
sensibilité permet de détecter les plus infimes vibrations
des structures. Il peut "passer en revue" des milliers de points
de vibration sur une surface en déplaçant son faisceau, le
tout étant contrôlé par ordinateur. Jusqu'ici, ce "balayage"
s'effectuait à la main, de sorte que les données devaient
être récoltées une par une.
Le GAUS est un centre de recherche multidisciplinaire rassemblant 40
personnes. L'achat du VibraScan est le résultat d'une subvention
de la compagnie Bombardier et du Conseil de recherche en sciences naturelles
et en génie.
(6 avril 1999)
Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables
-et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée
d'Hebdo-science et technologie. Vous
voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous!
|