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Un outil de gestion contre l'effet de serre
MONTREAL - Tout le monde semble s'entendre là-dessus: les effets
dramatiques des changements climatiques obligent à réagir
au plus vite. Mais personne ne sait trop par où commencer. Pourquoi
ne pas le demander à l'ordinateur?
Avec un modèle appelé MARKAL (pour MARKet AnaLysis), le
Groupe d'étude et de recherches sur l'analyse des décisions
(GERAD) analyse désormais les changements climatiques et identifie
des actions à entreprendre pour réduire les émissions
de gaz à effet de serre. Et ce, tout en minimisant les impacts socio-économiques
dans les différents secteurs concernés.
Le Canada est le deuxième plus important pays producteur de gaz
à effet de serre: quelques tonnes par habitant derrière les
États-Unis. Plus de 160 pays ont signé le protocole de Kyoto,
les engageant à réduire leurs émissions de ces gaz,
principalement causés par la combustion de carburants fossiles.
MARKAL est un modèle élaboré qui inclut toutes les
sources de gaz à effet de serre, leur intensité, les données
économiques des secteurs émetteurs et les sources alternatives
d'énergie moins polluantes. Directeur du projet MARKAL et professeur
de gestion à McGill, le Dr Jacques Loulou est confiant que le modèle
éclairera le gouvernement canadien quant à l'ensemble des
actions à entreprendre pour réaliser l'objectif Kyoto, en
identifiant les quantités optimales de réduction, pour chaque
secteur économique impliqué. "Nos résultats préliminaires
démontrent que la solution repose sur une panoplie d'actions à
entreprendre. Autant des programmes de réduction d'énergie
à la source, que l'énergie éolienne et l'injection
de CO2 dans la croûte terrestre."
Contrairement à certains de ses collègues, le chercheur
croit que l'objectif Kyoto est atteignable et économiquement viable
pour le Canada. "Il y aura des coûts bien sûr, dit-il,
mais la facture ne sera pas si élevée. Certains secteurs seront
plus touchés que d'autres, certaines provinces souffriront moins
que d'autres, mais le coût sera acceptable pour les Canadiens."
Qui plus est, il voit l'objectif Kyoto comme un premier pas. Des réductions
plus importantes seront nécessaires pour véritablement enrayer
le problème des changements climatiques.
(25 août 1999)
Patrick Henn
L'UQAM dans l'Atlantique
MONTREAL - Une équipe de l'UQAM a animé cet été
une campagne océanographique internationale dans l'Atlantique Nord.
C'est à bord d'un des plus grands navires scientifiques au monde,
le Marion-Dufresne, que Claude Hillaire-Marcel, professeur au département
des sciences de la terre et membre du Centre de recherche en géochimie
isotopique et en géochronologie, a co-dirigé cette équipe.
Leur travail s'inscrit à l'intérieur du programme international
d'étude des changements planétaires -incluant les changements
climatiques. En 1999, les efforts auront été concentrés
sur cette vaste campagne en mer qui, de juin à septembre, comprenait
des opérations dans les régions côtières d'Amérique,
d'Europe et des Antilles. Parmi les objectifs scientifiques: étudier
les courants océaniques et leur circulation, les flux de chaleur
en provenance des fonds de l'océan et prélever des carottes
(on appelle ainsi les longs, parfois très longs, échantillons
de terre que ramassent les chercheurs); ces dernières devraient,
espère-t-on, fournir des données sur les oscillations de températures
et les hauts et les bas des courants océaniques -des variations qui
se mesurent non pas en années, mais en siècles, voire en millénaires.
Déjà, de telles données ont été tirées
de carottes de glaces prélevées au Groenland: les prélèvements
de cet été devraient en théorie permettre de compléter
ces informations.
(23 août)
Coupez dans le gras
QUEBEC - Une alimentation faible en gras réduirait par trois les
risques de décès chez les hommes atteints d'un cancer de la
prostate. La nouvelle n'a en soi rien de neuf, mais le chiffre, lui, l'est.
On le retrouve dans une recherche publiée en juin dans la revue European
Urology par des chercheurs de la Faculté de médecine de
l'Université Laval. "S'il existe un lien de cause à effet
entre la consommation de gras saturés et l'évolution du cancer
de la prostate, une réduction à moins de 10% des calories
ingérées sous forme de gras saturés devrait réduire
le risque de mourir d'un cancer de la prostate", estiment les chercheurs,
cités par le Fil des événements. Un objectif
qui se trouve justement à correspondre aux recommandations que font
depuis longtemps les médecins en matière de promotion de la
santé et de prévention des maladies cardio-vasculaires et
du cancer.
(23 août)
Deux découvertes pour le prix d'une
QUEBEC - C'est non seulement la première fois qu'on arrive à
cultiver une lignée de cellules responsables de l'endométriose,
mais en plus, au passage, on effectue une découverte importante pour
la recherche sur le cancer.
Chez la femme, lors des menstruations, il peut parfois y avoir un reflux
sanguin de l'utérus vers les trompes de Fallope. Du sang ainsi que
des cellules de la paroi intérieure de l'utérus, l'endomètre,
se retrouvent alors à l'intérieur de la cavité abdominale.
Jusqu'ici, rien d'anormal, mais chez près d'une femme sur dix en
âge de se reproduire, ces cellules de l'endomètre se mettent
à croître de façon désordonnée. Ainsi,
des amas de cellules, ou lésions, se forment et viennent s'implanter
sur les trompes de Fallope, les ovaires ou même un peu n'importe où
dans l'abdomen. C'est ce qu'on appelle l'endométriose. Les femmes
victimes de cette maladie pourront souffrir de douleurs abdominales ou pelviennes
mais aussi d'infertilité: 40% à 45% des femmes infertiles
seraient atteintes d'endométriose.
Les traitements hormonaux et chirurgicaux d'aujourd'hui ont peu d'effets
sur l'infertilité. Pour pouvoir un jour mieux traiter l'endométriose,
on doit pouvoir faire des essais directement sur les cellules qui en sont
responsables. Les lésions sont toutefois trop petites pour rendre
possible de telles études.
Des chercheurs du Département d'obstétrique et de gynécologie
de l'Université Laval et du Centre de recherches de Saint-François
d'Assise, dirigés par le Dr Ali Akoum, ont donc mis au point une
lignée de cellules endométriosiques - qui causent l'endométriose
immortelles. Ces cellules peuvent se reproduire indéfiniment,
tout en gardant leurs propriétés initiales, ce qui permet
de les étudier autant qu'il le faudra. Elles ont d'ailleurs d'ores
et déjà servi à identifier l'un des facteurs responsable
de leur prolifération anarchique.
Pour rendre les cellules endométriosiques immortelles, les chercheurs
ont eu recours à un virus, le SV40, reconnu pour être impliqué
dans plusieurs types de cancers humains. En effet, en rendant les cellules
immortelles, ce virus favorise l'apparition de tumeurs ou autres lésions
cancéreuses. La surprise, soulignée avec enthousiasme par
l'un des spécialistes du American Journal of Pathology, c'est que
le SV40 peut transformer une cellule sans avoir à y intégrer
son propre ADN. Un dogme est ainsi tombé, puisque les spécialistes
croyaient depuis longtemps cette intégration essentielle à
l'établissement de l'immortalité des cellules.
Comme le Dr Akoum et son équipe s'intéressent plutôt
à l'endométriose qu'au cancer, il se dit tout à fait
prêt à collaborer avec d'autres équipes intéressées
par sa découverte sur le SV40. Après tout, il faut bien faire
avancer la science !
Anouk Gingras
(11 août 1999)
Institut d'études anciennes
QUEBEC - Depuis juin, l'Université Laval compte un Institut d'études
anciennes, résultat d'une entente entre trois facultés: lettres
(qui inclut le département d'histoire), philosophie et théologie.
Le nouvel institut répond donc aux voeux de ceux qui souhaitaient
regrouper l'enseignement des études anciennes, jusqu'ici dispersé
sur le campus.
(16 août)
Institut des matériaux
SHERBROOKE - Grâce à un apport de 15 millions$, l'Université
de Sherbrooke va pouvoir réaliser ce qu'elle décrit comme
"le plus important projet de recherche de son histoire": l'Institut
des matériaux et des systèmes intelligents (IMSI).
Les matériaux et les systèmes intelligents ont commencé
à apparaître dans notre quotidien: freins à antiblocage
sur les automobiles, pilotes automatiques des avions, senseurs sur certains
ponts. On s'attend à ce qu'ils en viennent à toucher tous
les secteurs d'activités. L'IMSI se consacrera tout particulièrement
à trois volets: "l'intelligence embarquée", comme
le contrôle du bruit dans les industries ou les transports; "l'intelligence
intégrée à un système" (au niveau microscopique),
comme des fibres actives qui percevront le travail des pales d'un hélicoptère
et donneront des instructions pour réduire cet effort; "l'intelligence
intrinsèque" (au niveau atomique) qui déterminera l'agence
atomique de l'ensemble et son conditionnement, par exemple dans des dispositifs
électroniques quantiques.
L'IMSI rassemblera plusieurs équipes de recherche: plus de 40
de personnes provenant de trois facultés (génie, sciences
et médecine). Ses promoteurs s'attendent à ce que le XXIe
siècle soit celui des matériaux intelligents, et entendent
bien participer à la vague.
(16 août)
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