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Ange ou singe?
(ASP) - "Nous ne sommes pas seulement des analphabètes scientifiques.
Nous sommes des analphabètes théologiques. Si les gens étaient
mieux instruits sur ce que sont les religions, ils auraient moins peur d'une
idée comme l'évolution des espèces."
Le débat "Evolution versus Création", qui a frappé
les plaines du Kansas en août (lien), et qui frappe depuis des années
une inquiétante partie des Etats-Unis, nous semble lointain, et pourtant,
il ne serait pas étranger au Canada, ni au Québec, selon Eugenie
Scott, du National Center for Science Education à Berkeley, Californie,
qui prononçait la semaine dernière une conférence à
l'Université McGill: selon un sondage Angus Reid mené en 1993,
53% des Canadiens rejetaient alors la théorie de l'évolution
-autrement dit, l'idée selon laquelle l'être humain et le singe
descendent d'un ancêtre commun qui vivait il y a une quinzaine de
millions d'années. Autrement dit, le débat qui secoue aussi
bien l'Alabama (où les livres scolaires de biologie doivent désormais
porter un auto-collant stipulant que "l'évolution est une théorie
controversée") que le Texas (où l'évolution est
venue à deux doigts d'être bannie des programmes scolaires)
et le Kansas (où l'évolution est, depuis août, proscrite
des examens de fin d'année) pourrait fort bien se pointer ici. A
cette seule différence qu'ici, les ministères provinciaux
de l'Education ont plus de pouvoir, et pourraient davantage empêcher
un dérapage. Mais leur principal problème serait ailleurs:
la population en général, aussi bien au Canada qu'aux Etats-Unis,
ne se préoccupe pas beaucoup de cette question, de sorte que s'engager
dans un tel débat ne serait pas, pour un politicien, très
rentable.
Le noeud de tout ce problème est de toutes façons ailleurs,
souligne Eugenie Scott, dont la visite s'inscrit dans une série de
trois conférences organisées par McGill. "Dire, comme
le font les Créationnistes, que tout ce qui nous entoure est l'oeuvre
de Dieu, va à l'encontre de la science, parce que ça conduit
à cesser de chercher, à cesser de se poser des questions."
Le propre de la science étant, en effet, de poser des questions,
à quoi bon continuer de chercher des causes naturelles à tel
et tel phénomène quand on est convaincu que tout peut d'ores
et déjà s'expliquer par un Créateur?
Et la démarche des Créationnistes est subtile: "ils
évident, dans leurs discours, de mentionner des mots comme Dieu ou
Créateur. Tout ce qu'ils veulent, c'est effacer l'évolution.
Et une fois que vous avez effacé l'évolution, vous cessez
de vous poser ce genre de question. C'est aussi simple que ça."
(12 octobre)
La recherche verte est dans le rouge
(ASP) - La situation des laboratoires environnementaux se détériore,
titre Le Devoir. Cet article n'est que le dernier d'un groupe de textes
parus ces derniers jours et qui, globalement, arrivent à la même
conclusion: l'environnement n'a plus la cote. La recherche environnementale
n'est plus ce qu'elle était. Quelques
jours plus tôt, c'étaient les industries environnentales,
cette fois, ce sont les laboratoires. Dans les deux cas, ce qui est en cause
c'est, selon le journaliste Louis-Gilles Francoeur, le "retard apporté
par Québec dans la modernisation des normes": autrement dit,
le ministère de l'Environnement n'a pas suivi le courant et a affaibli
ses procédures de surveillance et de contrôle. Résultat:
les industries sont livrées à elles-mêmes.
"Le Québec, qui était en train de se hisser au début
de la décennie dans le peloton de tête des pays de l'OCDE en
raison de la vitalité et de la croissance exceptionnelle de son activité
économique en environnement, est en train de prendre la queue de
ce secteur industriel en Occident", lisait-on dans Le Devoir du 5 octobre.
Une étude dévoilée la semaine dernière par
le Comité sectoriel de main-d'oeuvre de l'environnement indique que
la très vaste majorité des laboratoires spécialisés
en environnement sont dans une situation précaire, parce que ces
industries avec lesquelles ils faisaient affaire ont de moins en moins de
demande.
(12 octobre)
L'astéroïde Hubert Reeves
(ASP) - L'astronome québécois le plus célèbre
au monde vient d'accéder à l'immortalité: un de ses
admirateurs a pensé à faire en sorte qu'un astéroïde
porte désormais son nom. L'Union astronomique internationale (UAI)
a annoncé la semaine dernière que la requête avait été
acceptée.
L'UAI est le seul organisme autorisé à baptiser les corps
célestes. Si les planètes, les étoiles et les comètes
sont soumises à des règles strictes, en revanche, les astéroïdes
constituent les seuls corps célestes où un peu de fantaisie
est accordé (on connaît depuis plusieurs années déjà
un astéroïde "frankzappa" et un "mr.spock"!).
Il suffit pour cela que le découvreur de l'un d'eux veuille bien
donner son accord. L'an dernier, Yvan Dutil, du Centre de recherches de
Valcartier, avait approché l'astronome belge Eric W. Elst, qui avait
quelques-uns de ces cailloux célestes dans sa besace, pour obtenir
que l'Observatoire du Mont Mégantic puisse voir son nom accollé
à l'un d'eux. Cette année, il a demandé qu'il en soit
fait autant avec Reeves. Résultat: l'astéroïde (9631)
1993 SL6 est maintenant connu sous le nom de "Hubertreeves".
Hubertreeves fait entre 5 et 12 km de diamètre. Situé entre
Mars et Jupiter, il tourne autour du Soleil en 4 ans et 9 mois, a été
observé pour la première fois en 1904, et formellement découvert
le 17 septembre 1993 par Eric Elst, à l'observatoire de La Silla,
au Chili.
- La
page du département de physique de l'Université Laval
(12 octobre)
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